Dans un communiqué portant ce titre, que nous publions ci-dessous, la Députée PS de Côte d'Or explique qu'elle " refuse de cautionner la démagogie ambiante, le diktat de la communication, la vindicte médiatique et le contournement des règles démocratiques garantes des libertés."
Voici le communiqué de Kheira BOUZIANE :
Pourquoi je refuse de publier mon patrimoine
Notre quotidien local m’a demandé de lui communiquer ma déclaration de patrimoine afin de la publier. J’ai décliné son invitation.
En effet, je refuse de cautionner la démagogie ambiante, le diktat de la communication, la vindicte médiatique et le contournement des règles démocratiques garantes des libertés.
Je ne souhaite pas participer au développement de l’antiparlementarisme qui pourrait menacer notre République. Comme je ne souhaite pas alimenter la défiance envers les personnalités politiques et jeter l’opprobre sur elles, car les excès ne concernent que quelques élus sur + de 600 000 élus que compte la France et qui se dévouent pour la chose publique.
Je suis contre les effets d'annonce sans lendemain. Il ne suffit pas de déclarer pour que cela soit vrai, nous devons être en capacité de vérifier et de sanctionner tout manquement.
Si je souscris à la volonté de transparence et je partage l’attente de nos concitoyens d’être représentés dignement, je m’oppose à cette « course à la vertu » qui sévit ces dernier jours.
Alors oui, je souhaite que les revenus tirés de l'exercice de fonctions électives soient rendus publics et facilement consultables par les citoyens. Mais cela est déjà le cas pour les députés. Tout est consultable sur le site public de l’assemblée nationale (Le montant de l’Indemnité parlementaire, de l’IRFM et du crédit collaborateur sont connus et publics).
En début de mandat, chaque député a rempli des déclarations adressées à la Commission pour la transparence financière de la vie politique afin de vérifier que les personnes assujetties n'ont pas (ou n’auront pas pour les nouveaux) bénéficié d'un enrichissement anormal du fait de leurs fonctions.
De plus, chaque député déclare au déontologue de l’Assemblée nationale ses intérêts personnels, ainsi que ceux de ses ascendants ou descendants directs, de son conjoint, de nature à les placer en situation de conflit d’intérêts.
Ayant déjà fourni l’ensemble de ces informations auprès des organismes officiels en toute sincérité, je n’ai pas à céder à une pression médiatique sous couvert de faits isolés.
Pourtant je comprends la démarche et je partage le souci de transparence.
La publication des patrimoines des parlementaires, ne me semble pas être le meilleur moyen pour faire progresser la transparence et toute absence d’ambiguïté financière. La transparence et le contrôle financiers des patrimoines et celle des moyens de fonctionnement des élus doivent être faits par des organismes compétents indépendants dotés de moyens suffisants pour mener à bien leur mission.
A mon avis le combat doit se situer au-delà des politiques et devra concerner tous ce qui touche à l’intérêt public. Il conviendra de durcir la législation anti-corruption et anti-fraude.
La perte de confiance de nos compatriotes menace notre démocratie, alors il faudra prendre les bonnes décisions. Notre Président a fixé les objectifs, notre gouvernement y travaille, les parlementaires devront jouer leur rôle de législateurs.
Kheira BOUZIANE