L'inspection du travail a décidé d'imposer deux jours de repos hebdomadaires au lieu d'un, aux Petits Chanteurs à la Croix de Bois lors de leurs tournées. Une décision qui menace la survie de ce choeur de jeunes garçons, installé depuis 2011 à Brienon-sur-Armançon dans l'Yonne.
"Depuis plus de dix ans, nous avions l'autorisation de faire des tournées au rythme de cinq jours de concert et un jour de repos", a expliqué le délégué général de la manécanterie, Marc Ladefroux.. "L'administration du travail nous a signifié que ceci n'était pas conforme au code du travail, qui prévoit deux jours de repos hebdomadaire" consécutifs pour les mineurs.
Cette décision de l'inspection du travail de l'Oise, où l'association avait alors son siège, remonte à octobre 2012. Elle a été confirmée en avril dernier, par l'inspection du travail de l'Yonne, où l'association est maintenant établie. Selon ce courrier, elle "n'est pas autorisée à déroger au repos hebdomadaire pour les jeunes travailleurs".
La manécanterie a donc adressé au ministre du Travail Michel Sapin, une proposition de modification de la législation relative à l'emploi des enfants dans le spectacle, qui autoriserait le préfet à déroger à certaines dispositions du code du travail. Elle fait valoir que son action s'inscrit dans le cadre "d'un projet pédagogique d'éducation populaire" et qu'elle est "une structure sans but lucratif". Elle dit avoir obtenu un rendez-vous le 24 mai avec un conseiller technique du ministère.
La nouvelle règle s'applique dès ce mois-ci. Le mardi 7 mai étant un jour de repos, le choeur va donner le 8 mai un concert gratuit à Denain (Nord), qui lui permettra d'éviter le deuxième jour de repos. "Le concert n'entre dans le décompte que s'il est payant", souligne M. Ladefroux, soulignant qu'il ne s'agit que d'une solution "très temporaire".
Basée à Brienon-sur-Armançon (Yonne) depuis 2011, l'association y accueille actuellement 78 enfants de 8 à 15 ans en internat. Elle avait connu en 2009 un conflit sur la rémunération des choristes qui avait été réglé, les petits chanteurs devant percevoir "une rémunération à hauteur de 80% du smic brut, dont une partie consignée à la Caisse des dépôts jusqu'à leur majorité".