Le gouvernement chinois a lancé mercredi 5 juin, une procédure anti-subventions contre les vins de l'Union européenne. Une mesure de rétorsion, au lendemain de la décision de la Commission européenne d'instaurer une taxe provisoire sur les panneaux solaires chinois.
L'enquête de Pékin "n'est pas justifiée" puisque les viticulteurs européens ne bénéficient pas de subventions à l'exportation et ne pratiquent pas en Chine, des prix inférieurs à ceux pratiqués ailleurs, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux français (FEVS).
"A priori, la menace anti-dumping n'est pas vraiment justifiée", a déclaré Fabrice Latour, président de la FEVS qui ne voit "pas pourquoi on vendrait à des prix différents aux Chinois qu'aux Américains". Si le secteur "ne bénéficie pas de subventions", il a concédé qu'il "y a des aides à la promotion" des produits à l'étranger". Ces aides de l'Union européenne permettent de financer en partie des actions comme la participation à des salons, selon lui.
Reportage : S.Bouillot, C.Gaillard, L.Feuillebois
Avec : Louis-Fabrice Latour, négociant en vins, président de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS)
Michel Baldassini, président délégué du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB)
Si la Chine en est encore au stade de l'enquête et n'a pas pris de décision sur le sujet, les acteurs du monde vinicole prennent "au sérieux" cette enquête antidumping et le risque de rétorsion commerciale sur les vins européens.
Ils s'inquiètent, mais sans paniquer, pour leur accès à ce marché au "potentiel gigantesque". La Chine représente le troisième marché à l'export pour le vin français, avec près de 800 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Selon les professionnels bourguignons, ces mesures de rétorsion seraient dommageables mais pas fatales. Pour les vins de Bourgogne, la Chine représente le cinquième pays au niveau des exportations.