Dijon et Varennes-le-Grand : les surveillants pénitentiaires bloquent les prisons

Le premier syndicat pénitentiaire, l'Ufap-Unsa Justice appelle au blocage de tous les établissements pénitentiaires mardi 18 juin 2013. La profession veut exprimer son "ras-le-bol" et dénoncer une politique carcérale "en déroute". Une trentaine de surveillants en repos se sont rassemblés à Dijon.

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A Dijon, ce mardi 18 juin, ils étaient une trentaine de surveillants en repos (puisqu'ils ne peuvent pas se mettre en grève) rassemblés dès 8 heures devant l'établissement pénitentiaire de la ville. Selon un responsable syndical, ils seraient environ soixante devant la prison de Varennes-le-Grand, en Saône-et-Loire.

Ils dénoncent la surpopulation carcérale, avec selon eux, un taux d'occupation de 180% à Dijon (quand la direction avance un chiffre de 120%). C'est surtout le quartier hommes qui pose problème, avec 300 détenus pour 151 places (selon le syndicat). Au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, toujours d'après la même source, ils seraient 500 détenus pour 390 places. Au niveau grand est de la France, la direction pénitentiaire annonce quant à elle 6312 détenus pour 5200 places.

Le reportage de Maryline Barate et Romain Liboz, avec les interventions de :

  • Thierry Cordelette, secrétaire régional de l'UFAP
  • Sébastien Thévenin, responsable du syndicat UFAP à la maison d'arrêt de Dijon


Des moyens insuffisants

le manque de moyens, ainsi que le "démantèlement de (la) sécurité" des établissements et des personnels. Un appel est lancé pour des rassemblements devant tous les établissements, maisons d'arrêt (courtes peines ou détention provisoire), centres de détention et maisons centrales (peines plus longues).

L'objectif est de bloquer l'institution. "C'est un coup de semonce, pour faire prendre conscience à nos dirigeants de l'urgence. Là, on dit : il va falloir qu'on s'occupe réellement de la pénitentiaire", dit le secrétaire général adjoint de l'Ufap-Unsa Justice, Stéphane Barraut.

Pour les surveillants mobilisés, il s'agit aussi de réclamer plus de moyens. Selon eux, le plan de sécurisation des prisons annoncé le 3 juin 2013 par la ministre de la Justice est insuffisant. Après l’évasion spectaculaire de Redoine Faïd de la maison d’arrêt de Sequedin (Nord), le 13 avril, Christiane Taubira avait promis de débloquer une enveloppe de 33 millions d'euros, notamment pour déployer 282 nouveaux portiques de détection (qui s'ajouteront aux 624 existants) et acheter environ 400 détecteurs manuels de masses métalliques. Mais pour nombre de surveillants en colère, ces équipements coûtent très cher et ne pourront pas être déployés partout. 

Cinq établissements pénitentiaires en Bourgogne

La Bourgogne compte 5 établissements pénitentiaires qui accueillent en moyenne 1.700 détenus. Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers mois dans la région, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail du personnel. L'un de ces mouvements de colère a rassemblé à Dijon environ 250 agents venus de Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, de la région Centre ou encore de celle de Strasbourg, c'était le 22 novembre 2012.

Un record de population carcérale au 1er juin

Cette nouvelle action intervient alors que les prisons françaises ont battu au 1er juin un nouveau record de population carcérale : on compte avec 67.977 détenus, pour seulement 57.235 places. Le taux d'occupation est de 118,5%.

Non à l'interdiction des fouilles systématiques

Le syndicat s'inquiète par ailleurs du maintien de l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, qui interdit les fouilles systématiques. "On demande une réécriture de la loi. Quand il y a contact avec l'extérieur (au sortir des parloirs principalement), il doit y avoir fouille du détenu", explique l'Ufap-Unsa Justice.
La situation carcérale en Bourgogne
La Bourgogne compte 5 établissements pénitentiaires :

-3 maisons d'arrêt pour les prévenus et les condamnés dont le reliquat de peine est inférieur à un an :
  • Auxerre (200 détenus)
  • Dijon (300 détenus)
  • Nevers (130 détenus)
-2 centres pénitentiaires (c'est-à-dire des  établissements qui comprennent au moins deux quartiers à régime de détention différent) :
  • Varennes-le-Grand (500 détenus) : on y trouve une maison d'arrêt, ainsi qu'un centre de détention axé sur la préparation à la sortie. Ce centre accueille les condamnés présentant les meilleures perspectives de réinsertion.
  • Joux-la-Ville (500 détenus) : comprend un centre de détention hommes et un centre de détention femmes
(Chiffres de l'UFAP-UNSA)
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