Les syndicats de surveillants de prison montent au créneau. La spectaculaire évasion à l'explosif du braqueur Redoine Faïd, de la prison de Sequedin, dans le Nord, ravive les tensions. Entretien avec Thierry Cordelette, secrétaire régional de l'UFAP-UNSA.
Ce qui s'est passé dans le Nord peut-il arriver en Bourgogne ?
Si le personnel pénitentiaire de la région Nord fait une action, on sera solidaires. Ce qui s'est passé là-bas pourrait arriver en Bourgogne. Nous avons les mêmes profils de détenus condamnés à la perpétuité, qui sont en attente d'être affectés dans une maison centrale et qui n'ont plus rien à perdre.Les établissements pénitentiaires de Bourgogne ont-ils les moyens de faire leur travail ?
La garde des Sceaux elle-même reconnaît qu'il y a un problème de surpopulation carcérale en France. On n'a plus le temps de suivre ces détenus particuliers. La Bourgogne compte 5 établissements pénitentiaires qui accueillent en moyenne 1 700 détenus, mais ça fluctue selon les périodes. A Dijon ou à Varennes-le-Grand, on a jusqu'à 150% de taux d'occupation. Cette surpopulation carcérale multiplie les tensions dans les établissements.Faut-il rétablir les fouilles corporelles à l'issue des parloirs ?
Lors de la polémique sur les fouilles systématiques à Joux-la-Ville, dans l'Yonne, on nous a traités d'alarmistes. Aujourd'hui, la réalité est là. Cela dit, on n'est pas attachés à mettre les personnes à nu. Nous ne sommes pas des pervers. On pourrait avoir des scanners corporels, pour permettre la détection d'objets métalliques. Mais, cela coûterait très cher et on nous dit que nous n'avons pas les moyens en ce moment. Les parlementaires qui ont supprimé les fouilles de contrôle lors du vote de la loi pénitentiaire de 2009 auraient dû y penser avant.La situation carcérale en Bourgogne
La Bourgogne compte 5 établissements pénitentiaires :-3 maisons d'arrêt pour les prévenus et les condamnés dont le reliquat de peine est inférieur à un an :
- Auxerre (200 détenus)
- Dijon (300 détenus)
- Nevers (130 détenus)
- Varennes-le-Grand (500 détenus) : on y trouve une maison d'arrêt, ainsi qu'un centre de détention axé sur la préparation à la sortie. Ce centre accueille les condamnés présentant les meilleures perspectives de réinsertion.
- Joux-la-Ville (500 détenus) : comprend un centre de détention hommes et un centre de détention femmes
(Chiffres de l'UFAP-UNSA)