Un patient est décédé dans les murs du CHU de Dijon au mois de mai. La procureure de Dijon l'apprend en lisant un article dans l'hebdomadaire "Le Canard Enchaîné". Nos confrères de la Gazette de Côte-d'Or ont relayé l'information.
Service de néphrologieAu début du mois de mai, un patient décède dans une salle d'attente du CHU de Dijon. Il souhaitait se rendre au service de néphrologie, sur ordre de son médecin traitant.
L'homme s'est rendu en voiture au CHU de Dijon, dans la nuit du 5 au 6 mai. Il gare sa voiture sur le grand parking.
Pour accéder aux urgences, il faut contourner le grand bâtiment. Il tente néanmoins de signaler sa présence à la porte principale du bâtiment, qui est fermée la nuit pour raisons de sécurité. Deux sonnettes existent, une pour les urgences, une pour le PC Sécurité. Il réussit à rentrer dans le bâtiment vers minuit, son corps sera découvert sur un fauteuil d'une salle d'attente quelques heures plus tard.
La procureure apprend l'histoire dans les colonnes du Canard Enchaîné
Nos confrères de la Gazette de Côte d'Or nous expliquent ensuite que tout décès suspect dans un lieu public doit être signalé aux services de police et au procureur de la République, pour que la Justice détermine d'ouvrir une enquête ou non.
Or la Procureure de Dijon apprend ce décès par les questions des journalistes du "Canard Enchaîné".
« La procureure de Dijon, Marie-Christine Tarrare, furieuse d’avoir été alertée par une question du "Canard", a ordonné une enquête, confiée à la police judiciaire », raconte le "Canard".
La direction du CHU, interrogée par le "Canard", explique ce décalage par « le temps d’instruction interne et de vérification », puis ajoute : « Aucun délai sur l’information du procureur ne s’impose à l’établissement de santé. »
L'hôpital a bien prévenu les services de la Procureure, mais plus de 21 jours après les faits.
Les services du CHU ont pris les devants
La Gazette s'est procurée la réponse du CHU aux questions de la Procureure :
« Compte tenu du caractère inhabituel du lieu du décès, une enquête interne a immédiatement été diligentée et nous n’avons pas relevé de dysfonctionnement dans les actions de nos professionnels et le bon déroulé des procédures. Ce malaise ayant entraîné le décès du patient aurait tout autant pu se produire sur le trajet qui l’a conduit à notre établissement. »
En revanche, la direction ne sait absolument pas ce qui s’est passé entre l’entrée du patient et la découverte de son corps. Pourtant, elle affirme : « Le patient a alors fait un malaise dans le couloir qui le conduisait au service. Notant un retard à son arrivée annoncée, le service s’en est inquiété et l’a retrouvé dans le couloir où il venait de décéder. » Sauf que la Procureure se pose tout un tas de questions, comme savoir « si la mort du patient peut être en lien avec l’absence de prise en charge », a-t-elle expliqué au Canard enchaîné.
L'accueil de nuit mis en cause
A travers ce drame, c'est bien l'accueil aux urgences de nuit qui pose problème. Le service est placé de l'autre côté du bâtiment, et nécessite une longue marche pour y accéder.
Le service des urgences, débordé et en manque de personnel, ne peut pas forcément répondre à l'interphone. Le PC Sécurité autorise alors l'accès, mais comme l'explique la Gazette à travers quelques témoignages d’agents du PC sécurité : "Tous expriment leur profond malaise. Ils se font engueuler par les patients quand ils n’ouvrent pas. Et s’ils débloquent la porte, ils ne sont pas à l’abri de remontrances de leur hiérarchie."
Pour en savoir plus, le lien vers l'artice de la Gazette de Côte-d'Or : http://www.gazette-cotedor.fr/2013/07/03/chu-de-dijon-le-couloir-de-la/
