Le nombre de séjours est en diminution : les associations tirent la sonnette d’alarme. Des élus de Bourgogne ont déjà interpellé le gouvernement sur ce problème.
Les associations qui organisent des colonies de vacances ou des séjours collectifs de loisirs ont enregistré 2 170 séjours en moins en 2012 dans toute la France : cela représente 70 000 enfants qui n'ont pas pu partir en vacances.
Deux facteurs expliquent cette diminution : la réglementation qui encadre le statut des animateurs et l'augmentation du prix des séjours. Les grands perdants sont les enfants des classes moyennes. Le problème est d'autant plus urgent à régler qu'aujourd’hui, en France, plus de 3 millions d’enfants ne partent pas en vacances.
"La réglementation actuelle rend quasiment impossible la mise en place des colonies, mini-camps et séjours adaptés", explique Anne Carayon, porte-parole de la plateforme du Volontariat de l’animation. Les animateurs volontaires des colonies de vacances sont désormais assimilés à des travailleurs salariés. Cette modification de la loi implique d'avantage d'embauches pour faire fonctionner une colonie, et par conséquent une hausse des prix des séjours.
"Les animateurs volontaires ne doivent pas être considérés comme des travailleurs salariés à part entière, ni comme des travailleurs bénévoles. Nous réclamons la création d’un nouveau statut spécifique, qui reconnaisse pleinement les particularités de leur activité de volontariat", poursuit Anne Carayon.
Les associations réclament la création d’un nouveau statut spécifique pour les animateurs volontaires. Ces derniers trouvent dans les colonies de vacances "des possibilités de prises de responsabilités éducatives, sociales et citoyennes, qui leur permettent de passer une nouvelle étape dans l’accession au monde des adultes". C'est pourquoi "nous souhaiterions qu’une nouvelle proposition de loi soit déposée en septembre 2013", conclut Anne Carayon.
"Il faut sauver un secteur d'activité qui est vital pour le développement des enfants et des adolescents"
François Sauvadet (Union des démocrates et indépendants) député de la 4e circonscription de Côte-d'Or : question au gouvernement posée le 16/07/2013
M. François Sauvadet attire l'attention de M. le ministre de l'Education nationale sur l'inquiétude de multiples associations, engagées dans l'organisation de centres de vacances et de loisirs professionnels, concernant l'instauration d'un repos compensateur dérogatoire dans le contrat d'engagement éducatif. Les associations considèrent que cette loi a eu pour conséquence d'augmenter considérablement les coûts, de modifier le sens de l'engagement des animateurs et directeurs occasionnels au détriment du projet éducatif. De ce fait, l'action de ces associations, qui proposent des vacances collectives basées sur la mixité sociale, est à ce jour mise en péril.
La situation est d'autant plus alarmante car la conjoncture économique renforçant considérablement les inégalités, le droit à partir en vacances. Pour toutes ces raisons, il lui demande de clarifier la position du gouvernement sur ce sujet et de considérer la possibilité de mise en place du statut du volontariat de l'animation pour sauver ce secteur d'activité qui est vital pour le développement des enfants et des adolescents en France.
"Il ne faut pas entraver le droit aux vacances qui participe aussi de la réussite éducative"
Martine Carrillon-Couvreur (socialiste, républicain et citoyen) députée de la 1re circonscription de la Nièvre : question au gouvernement posée le 28/05/2013
Mme Martine Carrillon-Couvreur attire l'attention de Mme la ministre des Sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative sur la situation des structures de vacances et loisirs collectifs, basés sur la mixité sociale. Depuis l'entrée en vigueur de la loi Warsmann, relative à la simplification du droit et des démarches administratives, instituant le principe d'un repos compensateur dérogatoire, dans le cadre d'un contrat d'engagement éducatif, les fédérations d'associations ont noté plusieurs conséquences financières et humaines néfastes pour la pérennité de ces structures. Non seulement le principe d'un repos compensateur dérogatoire génère des surcoûts importants à la charge de ces mêmes structures, mais il influe également sur l'engagement et l'implication des animateurs et directeurs occasionnels, au détriment du projet éducatif.
Les menaces qui pèsent sur ce secteur d'activités ne devraient pas entraver le droit aux vacances, qui participent aussi de la réussite éducative et de la construction d'une vie sociale et citoyenne des enfants et adolescents. Il serait regrettable que la conjoncture actuelle prive davantage d'enfants de ce droit. Les fédérations proposent la création d'un statut de volontaire de l'animation afin de surmonter ces difficultés économiques. Elle lui demande quelles sont les intentions du gouvernement sur les séjours d'accueil collectif de mineurs organisés par des structures à but non lucratif et, sur la mise en place d'un statut volontaire de l'animation.
Pour en savoir plus : rapport d'information de la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale sur "L'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs" présenté mercredi 10 juillet 2013