Une quadragénaire est jugée depuis lundi 16 septembre 2013 devant la cour d'assises de Saône-et-Loire pour le meurtre de son nouveau-né. Elle déclare n'avoir que des "bribes" de souvenirs du soir du drame.
"Je n'ai plus de souvenirs du mariage, de l'accouchement", a déclaré Sylvie Dedieu, 44 ans, à l'audience mercredi 18 septembre 2013. "Je ne me souviens que de bribes".Une "agonie en raison du confinement"
Les faits se sont passés le 22 octobre 2006, en marge d'une fête de mariage à Saint-Martin-sous-Montaigu, en Saône-et-Loire. L'accusée avait donné naissance, seule dans les toilettes de la salle des fêtes, à un bébé retrouvé quelques heures plus tard sans vie dans une poubelle. L'autopsie du corps de l'enfant, de sexe féminin et né à terme, avait révélé une "agonie en raison du confinement, aggravée par l'accouchement traumatique"."Je vais souvent sur sa tombe pour m'excuser auprès d'elle"
"Je me rappelle de la douleur, du sang, de la panique et d'être seule au monde", dit Sylvie Dedieu. "A ce moment-là, j'étais seule au monde alors qu'il y avait vingt personnes au-dessus", à l'étage de la salle des fêtes, précise-t-elle. Le bébé "n'a jamais pleuré, il n'a jamais bougé, il était mort", affirme la femme brune aux cheveux courts, en étouffant un sanglot. La fillette sera prénommée par la suite Marie et sera inhumée. "Je regrette sincèrement ce qui s'est passé. J'ai beaucoup de culpabilité. Ma petite Marie, je vais souvent sur sa tombe pour m'excuser auprès d'elle", dit l'accusée.Un cas "extrêmement typique" de déni de grossesse
Le spécialiste Israël Nisand a été entendu comme expert au premier jour du procès. "Cette affaire est un cas extrêmement typique de déni de grossesse. La prise de conscience de son accouchement a été "un capharnaüm psychique", a expliqué l'obstétricien, ajoutant que "des actes irresponsables peuvent alors se produire, comme de déposer l'enfant dans une poubelle et d'aller se coucher, comme l'a fait Mme Dedieu".Le verdict est attendu jeudi 19 septembre 2013.