Le domaine fluvial bourguignon comprend 8 canaux et 4 rivières, soit 1 006 km. C’est le réseau régional le plus important de France. Quel potentiel touristique cela représente-t-il ?
Olivier Georges chargé de développement Centre Bourgogne VNF (Voies Navigables de France), était l'invité de Bourgogne Franche-Comté Matin mardi 8 octobre 2013. Voici son point de vue.
Quelles sont les perspectives de développement dans la région ?
Les retombées du tourisme fluvial en Bourgogne sont estimées à 47 millions d’euros selon une étude réalisée en 2009. C’est d’autant plus important que ce sont les communes riveraines des voies d’eau qui bénéficient de cette manne.Il y a un vrai potentiel, car la Région Bourgogne constitue un nœud fluvial au centre de l’Europe. On fait partie des trois premières régions françaises avec le canal du Midi et les canaux de l’Est de la France et il y a une volonté collective de tirer vers l’avant le tourisme fluvial.
Qui sont les plaisanciers qui naviguent en Bourgogne ?
On a pour l’essentiel des touristes étrangers (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne…) : ils représentent deux tiers des plaisanciers. Certains possèdent leur propre embarcation, d’autres louent un bateau à des professionnels pour quelques jours, une semaine ou plus longtemps. Les plaisanciers français sont beaucoup moins nombreux.Comment peut-on attirer davantage de touristes sur les voies d’eau ?
Il faut améliorer ce qu’on appelle « le service aux usagers ». Cela comprend le passage aux écluses, la signalisation, de plus grandes capacités de stationnement. Il faut aussi pouvoir trouver des boulangeries ou d’autres commerces près du canal, ce qui n’est pas toujours le cas. Pourquoi pas le wifi à la disposition des plaisanciers dans les ports, comme le propose le canal du Nivernais : cela permet aux plaisanciers de relever leurs emails et d’avoir accès à davantage d’informations.Le tourisme fluvial est-il compatible avec une exploitation économique des canaux ?
Nous sommes convaincus, notamment pour le canal du Centre, que l’enjeu est d’avoir un meilleur équilibre entre le fret fluvial et la navigation de plaisance. On a un socle industriel sur ces voies d’eau, on peut donc avoir un axe de transport entre le nord et le sud, entre la Région parisienne et le bassin du Rhône. C’est pourquoi nous voulons accueillir davantage de bateaux de fret.Les voies navigables de Bourgogne
Les 8 canaux traversant la Bourgogne (en totalité ou en partie seulement) :
- Le canal de Bourgogne (242 km en Bourgogne),
- Le canal du Nivernais (178 km en Bourgogne),
- Le canal du Centre (118 km en Bourgogne),
- Le canal latéral à la Loire (62 km en Bourgogne),
- Le canal de la Marne à la Saône (39 km en Bourgogne),
- Le canal de Roanne à Digoin (18 km en Bourgogne),
- Le canal de Briare (6 km en Bourgogne),
- Le canal du Rhône au Rhin (5 km en Bourgogne entre Saint-Jean-de-Losne et Samerey).
- La Saône (198 km en Bourgogne),
- L’Yonne (92 km en Bourgogne),
- La Seille (39 km en Bourgogne),
- Le Doubs (9 km en Bourgogne).