Depuis trois ans, un projet de scierie (accompagné d'une unité de production de granulés bois et d’une centrale électrothermique produisant de l'électricité à partir de la biomasse) suscite la polémique. Les opposants craignent la destruction d’un écosystème "riche et unique" du Morvan.
Une "vallée du bois" aux portes du parc régional du Morvan
La mise en service de cet équipement, porté par la société Erscia, est prévue à l'automne 2014. Le projet, qui est soutenu par l'Etat et les élus locaux, doit donner naissance à une "Wood-Valley" (vallée du bois) de 110 hectares aux portes du parc régional du Morvan. L'investissement est estimé à 148 millions d'euros. Les promoteurs promettent 120 emplois directs et 250 emplois indirects.Mais, les opposants dénoncent un complexe industriel comprenant un incinérateur qui polluera l'eau et l'environnement. Par ailleurs, ils estiment que " ce projet contribuera également à aggraver la crise économique et sociale dans la région. En effet, les scieries du département de la Nièvre, déjà en difficulté, ne pourront pas supporter la concurrence déloyale auxquelles elles seront soumises."
Plusieurs recours ont déjà été déposés contre le projet de scierie
Un collectif a déjà intenté plusieurs actions contre le projet Erscia. Pour la quatrième fois, "la justice a donné raison aux opposants à Erscia (mégascierie et incinérateur)"se réjouit le collectif. Le Conseil d’État a rejeté mercredi 9 octobre 2013 les pourvois contre la suspension de l'arrêté préfectoral du 31 janvier 2013, déposés par Nièvre Aménagement, Erscia et la ministre de l’écologie, du Développement durable et de l'énergie."C’est une nouvelle avancée obtenue par le collectif des habitants de Marcilly, Loire vivante et Decavipec (les requérants en justice) dont Adret Morvan (Association pour le développement dans le respect de l’environnement en territoire Morvan et environs) se félicite. Le Conseil d’État, en confirmant la décision du juge du tribunal administratif de Dijon qui avait permis de suspendre les travaux sur le site, légitime une nouvelle fois ce qu’Adret Morvan démontre depuis plus d’un an : ce projet est contraire à l’intérêt public et nuisible pour l’environnement.
En attendant le jugement sur le fond des 6 arrêtés attaqués, Adret Morvan espère que les élus locaux de la Nièvre feront preuve de sagesse en annonçant rapidement l’abandon définitif du projet Erscia", conclut le communiqué.