Après une journée de polémique, le président du directoire de PSA renonce aux dispositions actuelles sur sa retraite complémentaire
Philippe Varin : j'ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à la retraite
PSA avait provisionné 21 millions d'euros pour assurer la retraite complémentaire du président du directoire de PSA. Il a annoncé à 17h30 qu'il renonçait à sa retraite chapeau, telle qu'elle est actuellement prévue, lors d'un point presse organisé au siège de PSA à Paris.
Voici sa déclaration :
"Compte-tenu de la polémique que ce sujet a suscité, de l’émotion dans notre pays qui
a aujourd’hui besoin d’être rassemblé plutôt que divisé, compte tenu de l’immense
respect que j’ai pour les collaborateurs du Groupe et des conséquences qu’ont pour
eux les décisions difficiles mais nécessaires que j’ai été amené à prendre
J’ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à retraite.
Ces dispositions avaient été approuvées par le Conseil de Surveillance et votées lors
de l’Assemblée Générale en 2010, dans un contexte assurément très différent de
celui d’aujourd’hui.
Je m’en remets au Conseil de Surveillance du Groupe pour décider, quand le
moment sera venu, et après avis du Haut Comité de Gouvernement d’Entreprise, des
conditions appropriées de mon départ à la retraite.
Pendant mes 35 années dans l’industrie, et depuis mon arrivée à la tête de PSA, j’ai
toujours fait de l’intérêt de l’entreprise une priorité absolue.
Par cette décision personnelle, je souhaite que les femmes et les hommes du Groupe
puissent consacrer toute leur énergie à la poursuite du redressement du Groupe que
nous menons ensemble. »
Une journée de pression et de polémique
Depuis ce matin, les réactions se multipliaient à droite, comme à gauche pour dénoncer la somme dont aurait pu bénéficier Philippe Varin à l'occasion de son départ à la retraite. (Relire notre article : une retraite qui fait polémique).
La pression était devenue énorme sur les épaules du dirigeant du groupe automobile. Les ministres Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg avaient ainsi estimé que le montant de cette somme était inapproprié.
Une décision saluée par le MEDEF
Sur RTL, l'ancienne présidente du MEDEF, Laurence Parisot a salué le geste de Philippe Varin.
Pierre Gattaz, actuel président de l'organisation patronale estime que cette décision est "la démonstration de l'efficacité de l'auto-régulation" instauré par le code de déontologie AFEP-MEDEF. Le montant de la retraite complémentaire du président de directoire de Peugeot était pourtant conforme à ce code, d'après PSA.
Les 21 millions d'euros correspondait à une somme provisionnée sur 25 ans. Une fois à la retraite, le dirigeant de PSA aurait touché 25 833 euros net par mois, déduction faite des charges fiscales et sociales.