A partir du 1er janvier, policiers et gendarmes devront afficher leur numéro de matricule

A partir du mercredi 1er janvier 2014, les policiers et gendarmes devront porter un numéro de matricule sur leur uniforme. Mais, la mesure passe mal auprès des policiers qui la jugent "stigmatisante".

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Reportage de Claire Pain, Bruno Livertoux et Yohann Danjou avec Frédéric Paillard du Syndicat de police Alliance - Bourgogne Franche-Comté




1- Pourquoi afficher un numéro de matricule ?

C'était l'une des promesses du candidat à la présidence de la République François Hollande pour lutter contre les contrôles d'identité abusifs, notamment les contrôles "au faciès".
Le matricule s'inscrit dans le nouveau code de déontologie commun à la police et à la gendarmerie. Ce texte, qui a pour but de rapprocher les forces de l’ordre de la population, entre en vigueur lui aussi le 1er janvier 2014. Il préconise notamment le vouvoiement lors des contrôles.


2- Sous quelle forme apparaîtra ce matricule ?

Les modalités de port de ce "numéro d'identification individuel" ont été précisées dans un arrêté publié vendredi 27 décembre 2013 au Journal officiel. Le matricule sera porté sous forme de scratch sur les uniformes et sur les brassards pour les policiers en civil.
Au départ, on avait évoqué la remise d'un récépissé après chaque contrôle, ce dispositif était souhaité par de nombreuses associations. Finalement, cette idée a été abandonnée et  le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a tranché pour le retour du matricule, abandonné il y a une vingtaine d'années.



3- Pourquoi les policiers sont-ils contre le retour du matricule ?

"Les policiers sur le terrain, considèrent qu'ils font un travail républicain et suffisamment contrôlé. La base ne veut pas de ce matricule. Elle le vit mal", assure Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance (2e syndicat des gardiens de la paix). "Cela peut les blesser, les démotiver et les démobiliser. Les policiers, rendent déjà compte et quand ils fautent, ils sont sanctionnés. Le ministère de l'Intérieur a cédé au lobbying de certaines associations", dit-il.

"L'identification des policiers n'est pas un problème en soi, mais on doute qu'elle soit déterminante dans le rapprochement police-population", explique Mohamed Douhane, secrétaire général adjoint de Synergie (2e syndicat des officiers). "On pense également que le contexte ne s'y prête pas, avec une montée des violences contre les forces de l'ordre depuis une vingtaine d'années".

Manuel Valls a tenté de remettre un peu d'ordre en assurant que ce retour du matricule n'était pas "un signe de défiance" à l'égard des forces de l'ordre, tout en ajoutant, dans une mise en garde à peine voilée, qu'il souhaitait bien que ce matricule soit porté.
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