Des hommes d'affaires français sont en Iran. Ils préparent le terrain à une reprise des relations commerciales. Le club de football bourguignon est du voyage.
"Un speed-dating" économique
Une délégation menée par le Medef International (une branche de la première organisation patronale française) a emmené 116 représentants de diverses entreprises. C'est le plus gros contingent économique de l'Union européenne à venir en Iran depuis la conclusion de l'accord intérimaire sur le programme nucléaire iranien en novembre.Les Français ont participé à des tables rondes avec des sociétés iraniennes mardi 4 février 2014. "Une sorte de speed-dating", souffle l'un d'eux. Ils visiteront mercredi plusieurs sites industriels avant leur départ. "Parmi la délégation, nous avons de grands groupes (Total, Lafarge, Peugeot...) mais aussi des PME", explique Thierry Courtaigne, vice-président de Medef International. "Certains viennent pour actualiser leurs dossiers, prendre des contacts, dit-il. Certaines entreprises se demandent déjà quand elles reprendront leurs affaires en Iran, d'autres sont à la recherche d'opportunités".
La délégation représente notamment les secteurs pétrolier, automobile, agroalimentaire, pétrochimique, aéronautique ou médical, jugés prioritaires par les Iraniens pour relancer leur économie.
Il y a même l'AJ Auxerre, qui souhaite montrer aux responsables de clubs de football le "savoir-faire (du club bourguignon) en terme de formation des joueurs". Guy Cotret, un homme d'affaires mandaté par un fond d'investissements, Paris Luxembourg Participations (PLP), a pris les commandes de l’AJA en 2013. Son but a toujours été de "capitaliser sur ce que ce club sait si bien faire depuis longtemps, c'est à dire la formation".
Un marché de 75 millions d'habitants
Mais les conditions de cette visite sont claires, alors que la République islamique est toujours sous le coup de sanctions internationales, notamment un embargo pétrolier et bancaire. Le Medef "se rend en Iran à titre exploratoire", a souligné à Paris le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal.L'accord intérimaire entré en vigueur le 20 janvier pour six mois ne concerne que l'industrie automobile, l'aéronautique, l'or et les métaux précieux ainsi que les exportations pétrochimiques.
Il y a un énorme marché à reprendre avec ses 75 millions d'habitants. Les autorités iraniennes ont réservé "un très bon accueil" aux représentants français. "Les Iraniens sont très intéressés : en bref, ils nous disent "venez, tout est à prendre", affirme l'un des participants. Un responsable iranien a notamment invité les sociétés françaises à investir dans le secteur énergétique, vital pour l'économie.