C’est une bonne nouvelle pour la filière nucléaire de Bourgogne qui représente plus de 10 000 emplois : l'Elysée envisage de fermer plusieurs centrales nucléaires françaises vieillissantes et de les remplacer sur les mêmes sites par des réacteurs EPR de troisième génération.
Diviser par deux la consommation énergétique d'ici à 2050
L’information a été donnée par le journal Le Monde lundi 10 février 2014. Les centrales visées sont celles dont le prolongement au-delà de 40 ans coûterait trop cher à l'électricien EDF. Ce dernier est sommé par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de les mettre aux normes décidées après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011 au Japon.L'Elysée et Matignon, comme EDF et le groupe nucléaire Areva, n'ont pas commenté l'information. A Bercy et au ministère de l'Ecologie et de l'Energie, on indique que l'engagement du président François Hollande de réduire de 75% à 50% la part de l'énergie nucléaire dans la production électrique française à l'horizon 2025 sera tenu. L’engagement de plafonner à son niveau actuel la capacité française de production nucléaire sera aussi tenu.
"Le président s'est engagé sur 50% de nucléaire en 2025, sur les manières de l'atteindre un débat existe", admet-on toutefois au ministère de l'Ecologie. Le chef de l'Etat s'est également engagé à diviser par deux la consommation énergétique d'ici à 2050.
Selon le Nouvel Observateur toutefois, cet objectif de 50% d'électricité d'origine nucléaire serait retardé à 2028 "au plus tôt". En échange de la fermeture d'une vingtaine de réacteurs, EDF obtiendrait le feu vert pour la construction de deux, voire trois EPR, comme l'EPR finlandais d'Areva, précise le magazine.
Arnaud Montebourg suit le dossier de près
Le Nouvel Observateur ajoute que rien n'est encore formellement arbitré à l'Elysée, où les discussions impliquent les ministres Pierre Moscovici (économie), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Philippe Martin (Ecologie et Energie).Seule la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) est pour l'heure prévue, fin 2016, sur les 58 réacteurs répartis dans 19 centrales nucléaires françaises. Elle doit être compensée par la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), dont le chantier a pris quatre ans de retard pour un coût de 8,5 milliards d'euros, triplé par rapport au budget initial.