Comment faire face à un éventuel accident nucléaire ? Pour tester l’efficacité des plans de gestion de crise, le Commissariat à l’énergie atomique de Valduc (CEA) organise régulièrement des exercices.
Le CEA Valduc est-il un voisin dangereux ?
Le CEA Valduc, créé en 1957, se situe à 45 kilomètres de Dijon. "Notre mission est de fabriquer les composants nucléaires des armes. Nous faisons ça dans des laboratoires de métallurgie et de chimie où on manipule des métaux (plutonium, uranium) et des gaz comme le tritium", rappelle son directeur François Bugaut."Le principal risque sur ce site industriel, c’est l’incendie d’un bâtiment. Dans un tel cas de figure, on pourrait craindre que des particules de matières toxiques soient emportées par le panache et se répandent dans l’atmosphère", précise-t-il.
Dans cette éventualité, deux périmètres ont été définis : un périmètre de 2 km (dit de danger immédiat) et un périmètre d’alerte qui concerne les populations vivant dans un rayon de 6 km autour du site. « Au-delà de ce périmètre, les actions de protection s’avèrent inutiles ; les particules les plus légères sont dispersées dans l’atmosphère et les plus lourdes retombent dans un espace à l’intérieur du site de Valduc », explique la brochure d’information des populations.
Un scénario tenu secret
Le scénario de l'exercice qui aura lieu jeudi 13 février 2014 est tenu secret. L’objectif est en effet de tester l’efficacité du système d’alerte. On sait seulement que la population sera appelée à se mettre à l’abri, des gendarmes établiront des barrages, des pompiers prendront des mesures de l’air, une ambulance simulera l’évacuation d’un blessé, etc.Cet exercice concerne les populations des communes de Lery, Echalot, Poiseul-la-Grange, Moloy, Frenois, Lamargelle, Salives et Le Meix. Une réunion d’information a eu lieu le 29 janvier dernier pour permettre à toutes les personnes intéressées de poser des questions sur cet exercice national de sécurité nucléaire qui se déroule tous les trois ans.
"C’est un exercice de routine qu’on organise pour tous les grands sites industriels dits Seveso", relativise Sébastien Humbert, directeur de cabinet du préfet de Côte d’Or. "Ici, c’est un exercice relativement facile à organiser, car c’est un site isolé, contrairement aux sites en agglomération."
Le reportage de Pauline Ringenbach et Jean-Louis Saintain - Montage Pascal Rondi
Intervenants : Bruno Boltz (SDIS 21) - Olivier Huisman (Sous-préfet de Montbart)