Sept Roumains comparaissent devant le tribunal correctionnel de Nancy depuis lundi 10 février 2014. Ils nient en bloc avoir participé à un vaste réseau de vols d'engins agricoles et de chantier, ayant sévi de 2008 à 2010. La Bourgogne faisait partie des cibles des malfaiteurs.

"Je n'ai aucun rapport avec cette affaire"

Dix-neuf membres présumés de ce réseau sont poursuivis. Mais sept seulement se sont présentés devant le tribunal. Ce sont "uniquement des petites mains, alors que les commanditaires ne sont pas là", estime un des avocats de la défense, Me Samira Boudiba.
"Si je suis venu ici, c'est pour rétablir les faits : je n'ai aucun rapport avec cette affaire", explique à la barre un des prévenus, quasiment avec les mêmes mots que tous les autres suspects.

Les équipes de malfaiteurs fonctionnaient toujours de nuit, souvent le week-end. Les voleurs visaient au hasard des locaux d'entreprise ou des exploitations agricoles, isolés mais à proximité de grands axes routiers.
Tracteurs, pelleteuses, chargeuses ou compacteurs étaient dérobés, puis chargés dans des camions. Des sociétés de transport plus ou moins « claires » étaient sollicitées en Roumanie. Celles-ci, "après avoir effectué une livraison légale en France, ne repartaient pas à vide et en profitaient pour transporter des engins de chantier volés", a résumé la présidente du tribunal, Catherine Hologne, à l'ouverture de l'audience.

Au total, plus d'une soixantaine de faits avaient été mis en évidence par l'instruction. Les vols avaient été commis entre 2008 et 2010 en Bourgogne et dans le Nord-Est de la France, la vallée du Rhône et en Belgique. Le préjudice total avoisine les 8 millions d'euros.


"Quelqu'un a peut-être pris un de mes mégots"

A croire un des accusés, c'est son frère, "un ancien du ministère de l'Intérieur en Roumanie, devenu juge", qui serait en fait visé dans cette affaire. Pour un autre, dont le téléphone portable roumain a été détecté par une borne à proximité d'un vol, "c'est une erreur des autorités roumaines. Quelqu'un veut se faire passer pour (lui)".
Un troisième, dont l'ADN a été retrouvé sur un mégot sur une scène de larcin, avance sans sourciller que "quelqu'un a peut-être pris un de (ses) mégots et l'a placé là où on l'a retrouvé".

Devant cette succession des dénégations, la présidente du tribunal intervient : "Vous avez tous le même système de défense, ça n'est pas très convaincant"...

Les voleurs présumés, âgés de 26 à 52 ans, sont tous originaires de la ville de Borsa, dans le nord de la Roumanie. Mais, les hommes qui comparaissent apparaissent comme les exécutants de ce "réseau mafieux", selon les enquêteurs français. Il s’agit d’une "véritable organisation criminelle", à croire le parquet de Bucarest, dont la coopération avec les autorités françaises a été unanimement saluée.

Le procès doit durer jusqu'au vendredi 14 février.
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