Deux rassemblements d’éleveurs bovins sont organisés mercredi 19 février 2014 devant les sous-préfectures de Charolles et d'Autun à l’appel de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles).
L'application de la future politique agricole commune (PAC) pour les sept prochaines années est loin de faire l'unanimité dans le monde agricole. Les éleveurs bovins notamment se disent particulièrement soucieux pour leur avenir. Jusqu'à présent, les éleveurs touchaient uniformément 170 euros par vache allaitante, mais le budget global de la PAC a été réduit.Pourquoi les éleveurs sont-ils inquiets ?
Aujourd’hui, l’inquiétude porte sur le montant des primes qui seront accordées au-delà de 40 vaches. Les professionnels qui possèdent des troupeaux plus importants craignent d’être pénalisés. "A partir de la 40e vache allaitante, on touchera de moins en moins d’aides", explique Jean-Yves Mathieu, éleveur au GAEC du Rocher à Amanzé, en Saône-et-Loire. Or, "avec mon frère, on a besoin d’environ 75 à 80 vaches pour arriver à se payer un salaire décent." Conséquence : "d’ici la fin de l’année, on décidera si on continue ou pas. On ne travaillera pas à perte, ça c’est sûr", précise son frère Nicolas Mathieu.Reportage de Damien Boutillet et Romy Ho-A-Chuck avec Jean-Yves et Nicolas Mathieu, éleveurs au GAEC du Rocher
Comment les agriculteurs font-ils monter la pression ?
A quelques jours de l’ouverture du Salon de l'agriculture à Paris (du 22 février au 2 mars), la FDSEA a donc décidé de se faire entendre du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Ce mercredi 19 février, une soixantaine d'éleveurs se sont donné rendez-vous à Charolles et ils étaient une centaine à Autun. Des délégations ont été reçues dans les sous-préfectures. A Charolles, les manifestants avaient apporté du fumier et ont lancé quelques oeufs.A noter que vendredi 21 février, c'est-à-dire la veille de l’ouverture du Salon, la FNSEA et les membres du Conseil de l'agriculture française tiendront leurs États généraux de l'agriculture, une façon de continuer à imposer leurs sujets aux responsables politiques.