Un jeune homme de 20 ans qui circulait à deux-roues est mort mardi 4 mars 2014 vers 19h dans la banlieue de Nancy, à Laxou, après avoir percuté un véhicule de gendarmerie banalisé conduit par un militaire en civil. Le gendarme est toujours hospitalisé.
Quelles sont les circonstances de l'accident ?
Trois militaires dijonnais se trouvaient en à Laxou, dans le quartier "Les Provinces", pour une opération de surveillance dans le cadre d'une enquête diligentée par le parquet de Nancy. Le conducteur de la voiture s'apprêtait à aller rechercher ses collègues, lesquels étaient à pied."Le militaire, qui appartient à la Section de recherches de Dijon, était habillé en civil. Seul à bord du véhicule banalisé, il était en train de faire une manoeuvre pour tourner à gauche lorsqu'il a été violemment percuté par un deux-roues qui arrivait à grande vitesse", a précisé Thomas Pison, le procureur de Nancy.
D'après les premiers éléments de l'enquête, le conducteur de la motocross de 450 cm3 arrivait en face, en roulant sur sa seule roue arrière. Lors du franchissement d'un dos d'âne, il est tombé et son véhicule a glissé avant de percuter la voiture conduite par le gendarme, une Opel Zafira banalisée.
Quand la situation a-t-elle dégénéré ?
"A la suite du choc, le gendarme est sorti pour porter secours. C'est à ce moment qu'il a été pris à partie par de nombreux individus, parmi un regroupement spontané de plusieurs dizaines, voire une centaine de personnes", a expliqué Thomas Pison. "Ils sont venus l'agresser gratuitement, sans savoir à aucun moment qu'il s'agissait d'un gendarme", a-t-il précisé.Le militaire a tenté une première fois de s'enfuir avant d'être rattrapé par ses agresseurs. Il a finalement réussi à quitter les lieux. "Il n'a eu droit à sa survie qu'en parvenant à fuir à pied, avant d'être récupéré par deux collègues gendarmes de Dijon, présents non loin des lieux dans le cadre de leur enquête", a souligné le procureur de la République.
Reportage d’Olivier Bouillon et André Aballo de France 3 Lorraine avec Thomas Pison, procureur de la République de Nancy
Quels sont les autres éléments de l'enquête ?
Un porte-parole de la gendarmerie a affirmé mercredi à l'AFP que le jeune motard ne portait pas de casque, mais les enquêteurs de la sûreté urbaine de Nancy, en charge de l'enquête, ont pour leur part fait état de "témoignages contradictoires" sur ce point. La moto, non immatriculée et qui ne dispose ni de phares ni de rétroviseurs, n'était pas homologuée pour circuler sur la voie publique.Selon le procureur, le motard est mort "quasiment" sur le coup. Son corps doit être autopsié vendredi. L'avocat de la famille du jeune homme décédé, Me Nicolas Pasina, a indiqué que la famille voulait "impérativement comprendre ce qui s'est passé". "Ils sont très déçus d'avoir très peu d'informations", a-t-il ajouté, en annonçant qu’il déposait plainte.
Une information judiciaire doit être ouverte dans les prochains jours à la fois pour homicide involontaire et pour violences en réunion a annoncé le procureur
Une plainte pour homicide involontaire sera déposée par l'avocat de la famille du jeune homme, Sofiane, le lundi 10 mars. L'avocat rencontrera le procureur vendredi après-midi avec un frère et une sœur de Sofiane. Le gendarme n'a pas pu être entendu.