Un acte de mémoire en ce samedi 10 mai 2014, 9 ème journée nationale des mémoires de la traite de l’esclavage.L'abolition de l'esclavage était inscrite dans le cahier de doléances de cette commune de Saône-et-Loire à la Révolution.
Un reportage de Damien Boutillet et Romy Ho-a-Chuck
Avec :
Fernand Laurent, Historien local
Philippe-Claude Ebroin, Membre de l'assocation les amis des antilles
Bernard Labrosse, Maire de Toulon-sur-arroux (SE)
Des cérémonies en mémoire de l'abolition de l'esclavage ont lieu partout en France en ce samedi 10 mai.
A Toulon-sur-Arroux en Saône-et-Loire, la commune inaugurait aujourd'hui une stèle dans le cadre de ces commémorations. Il y a 225 ans, à la veille de la Révolution, l'abolition de l'esclavage était une des doléances inscrite par la commune dans son cahier de doléances adressé au Roi de France avant les Etats-Généraux.
Le 10 mai est en effet la "journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition" depuis 2006. Cette journée nationale a été choisie sur proposition du comité pour la mémoire de l’esclavage (CMHE).
La France est le premier Etat et demeure le seul qui à ce jour ait déclaré la traite négrière et l’esclavage "crime contre l’humanité", elle est également le seul Etat à avoir décrété une journée nationale de commémoration. Le 10 mai évoque la déclaration de Delgrès en 1802 et marque aussi le jour de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture de la loi de 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité.
« Au-delà de l’abolition, c’est aujourd’hui l’ensemble de la mémoire de l’esclavage, longtemps refoulée, qui doit entrer dans notre histoire : une mémoire qui doit être véritablement partagée ».
Jacques Chirac, 30 janvier 2006
Qu’est-ce que le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CMHE) ?
Le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage a été créée par le Parlement français. C'est un organisme officiel dont la composition, les compétences et les missions sont fixés par décret du gouvernement ainsi que le précise la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.C’est dans l’article 4 de la loi du 21 mai 2001 qu’était prévue l’instauration d’ « un comité de personnalités qualifiées, parmi lesquelles des représentations d’associations défendant la mémoire des esclaves » expose qu’il sera « chargé de proposé, sur l’ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations. » Un premier comité de douze personnalités a été officiellement installé par le décret n°2004-11 du 5 janvier 2004 pour un mandat de cinq ans. Au terme de ce mandat, le gouvernement a décidé de renommer le comité, d’en renouveler la composition et d’en redéfinir les missions par le décret n°2009-506 du 6 mai 2009.
Pourquoi créer un « comité de personnalités qualifiées » autour de la question de la mémoire de l’esclavage ?
L’institution d’un comité composé de personnalités qualifiées s’est imposée au législateur en réponse à l’indispensable « travail de mémoire » autour de la question de la traite et de l’esclavage dont la nécessité a été perçue au moment du 150ième anniversaire de l’abolition de 1848.Toute personne physique ou morale peut s’adresser au Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage. Le CPMHE répond ainsi aux requêtes ou demandes de conseil de toutes personnes, groupes, associations, fondations, personnalités morales ou institutions désireuses de conduire des actions dans le domaine de la mémoire et de l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leur abolition. Le CPMHE apporte son soutien à des actions ou des manifestations sous la forme d’un label.
Comment travaille le CMHE ?
Le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) formule ses recommandations au gouvernement mais sollicite également les collectivités territoriales et les institutions culturelles ou éducatives.Le CPMHE se réunit huit à dix fois par an en séance plénière pour délibérer des principales orientations et recommandations au gouvernement en matière de commémoration, d’événements nationaux ou internationaux liés à la mémoire de la traite et de l’esclavage, d’identification et de valorisation de lieux de mémoires, d’histoire et de culture, de sauvegarde des sources et de recueils des travaux ou encore d’actions de sensibilisation et d’enseignement relatives à la traite, l’esclavage et leur abolition.