L’AJA jouera bien en Ligue 2 la saison prochaine. Après 38 journées d’une saison 2013/2014 à oublier, les Auxerrois, qui ont longtemps flirté avec l’anonymat du National, se sont finalement maintenus. Il faut s’en réjouir, mais on se dit que l’AJA est tombée bien bas.
C’était il y a peu, mais ça semble si loin
Il y a peu l’Association de la Jeunesse Auxerroise brillait à l’échelle nationale et continentale. La formation auxerroise était partout mise en avant. Cissé, Mexès, Boumsong évoluaient en équipe de France. Guy Roux et son bonnet visaient le maintien et finissaient par décrocher une place européenne. Trente-deux saisons en première division. Un titre de champion. Quatre coupes de France. Une demi-finale de C3, un quart de C1, un quart de C2. C’était il y a peu, mais ça semble si loin…Comment l’AJA en est-elle arrivée là ? Retour sur l’histoire récente du club bourguignon en quelques moments clés.
15 mai 2010
L’AJA se déplace à Sochaux pour la 38ème journée de Ligue 1. Un improbable doublé de Cédric Hengbart, avec un but à la dernière minute qui donne la victoire aux Icaunais (2-1). Ce succès combiné à la défaite de Lille à Lorient (2-1) envoie l’AJA en tour préliminaire de la Ligue des Champions.25 août 2010
En tour préliminaire de la Ligue des Champions les Auxerrois affrontent le Zénit St Petersbourg, vainqueur de l’Europa League en 2008. Défaits 1-0 en Russie, les Ajaïstes s’imposent 2-0 au match retour à l’Abbé-Deschamps. L’AJA jouera la phase finale de la Ligue des Champions pour la première fois depuis 2001/2002.La Ligue des Champions
Le gratin européen. Pour son retour en C1, l’AJA est servie. La bande à Jelen doit en effet affronter le Real Madrid, le Milan AC et l’Ajax Amsterdam. Ces trois là compilent vingt victoires en Ligue des Champions ! Les supporters de l’Abbé-Deschamps peuvent saliver.
8 décembre 2010
L'AJ Auxerre s'incline lourdement à Madrid face au Real de Karim Benzema (4-0). Tombée dans le groupe de la mort, l’AJA est logiquement éliminée à l’issue de la phase de groupe. Cinq défaites et une victoire, de prestige, face à l’Ajax Amsterdam (2-1).
L'après Ligue des Champions
Suite à son élimination en Ligue des Champions, Auxerre va plonger en championnat. Entre novembre 2010 et février 2011, les Icaunais ne remportent aucun de leurs seize matchs disputés toutes compétitions confondues. Ils devront lutter jusqu’à l’ultime journée pour ne pas plonger en Ligue 2.
Instabilité présidentielle
Alors que le siège de président avait été occupé par un seul et même homme, Jean-Claude Hamel, de 1963 à 2009, la valse des dirigeants débute. De 2009 à 2014, trois présidents se succèdent à la tête du club : Alain Dujon, Gérard Bourgoin et Guy Cotret. Une instabilité présidentielle qui ne favorise en rien des résultats sportifs probants, au contraire.
La valse des entraîneurs
L’instabilité est également de mise sur le banc depuis le départ de Guy Roux. Après l’incroyable règne de l’homme providentiel de 1964 à 2005 (avec un an de coupure en 2000-2001), les changements d’entraîneurs se sont multipliés, les mauvais résultats aidant. Si Jean Fernandez est resté cinq saisons en Bourgogne, ses successeurs ne s’y attardent pas. Quatre entraîneurs se sont assis sur le banc icaunais ces trois dernières saisons : Laurent Fournier, Jean-Guy Wallemme, Bernard Casoni et enfin Jean-Luc Vannuchi (depuis mars 2014).
2011/2012 : la saison noire
La saison 2011/2012 va confirmer les mauvais résultats de la précédente. Cette fois l’AJA ne s’en sortira pas. Avec seulement 7 victoires et 34 points sur l’ensemble de la saison, les Auxerrois terminent 20èmes et derniers de Ligue 1. Après trente-deux ans en première division, l’AJA plonge. Après Nantes, Monaco et Lens, c’est un autre monument du football français qui descend en Ligue 2.
La Ligue 2, un an de plus. Au moins...
Lors de sa première saison en Ligue 2, l’AJ Auxerre ne parvient pas à repartir de l’avant pour espérer une remontée immédiate en Ligue 1. Les Auxerrois terminent la saison à une triste neuvième place qui laisse augurer un futur à court terme dans l’antichambre de l’élite…
Aux portes du national
La saison 2013/2014 vient confirmer l’impression entrevue depuis deux ans. A savoir une inéluctable descente aux enfers. Non seulement l’AJA est incapable de se mêler à la course à la montée, mais pire encore le spectre de la relégation en national plonge le club dans l’angoisse. Une phase retour catastrophique (2 victoires, 5 nuls, 9 défaites) place l’AJA en position de relégable au soir de la 35ème journée.
Défaite dans le derby
Plus symbolique, mais à l’image de la saison cauchemardesque vécue par l’AJ Auxerre, la défaite dans le derby face à Dijon. Les bleus et blancs s’étaient en effet inclinés au stade Gaston-Gérard (1-0) lors de la 6ème journée. Une première défaite dans un derby bourguignon, comme un symbole d’une équipe qui, même en Bourgogne, n’est plus dominatrice.
Le départ de Paul-Georges N'tep
Il y a des faits qui ne trompent pas. Sans être étincelante, l’équipe Icaunaise parvenait à naviguer en milieu de classement lors de la phase aller cette saison. C’était jusqu’au départ de son joyau : Paul-George N’tep. Celui-ci a fait ses valises direction Rennes au mercato hivernal. L’AJ Auxerre en a pâti depuis. N’tep, fruit de la formation auxerroise, en ayant joué qu’une demi-saison dans l’Yonne termine pourtant meilleur buteur du club. Retenir ses pépites, un enjeu vital pour l’AJA dans les années à venir.
Jeunesse triomphante
Le paradoxe qui fait mal. Alors que l’équipe professionnelle a été à la dérive toute la saison, les pensionnaires du centre de formation sont au sommet. Les U19 (moins de 19 ans) du club ont en effet remporté face à Reims la 7ème coupe Gambardella de l’histoire du club. Un triomphe qui contraste avec la morosité de l’équipe fanion. Combien de ces jeunes joueurs passeront professionnels, et combien de temps resteront-ils avant de s’envoler vers d’autres cieux ?
Soulagement
C’est le soulagement lors de la 38e journée à domicile face à Nancy vendredi 16 mai 2014. Grâce à un match nul (0-0), l’AJA assure son maintien et jouera en Ligue 2 la saison 2014/2015. C'est aussi une bonne nouvelle pour les instances dirigeantes du club qui ont investi plusieurs millions d'euros dans un centre de formation flambant neuf. L'avenir de celui-ci n'était pas garanti en cas de relégation.