Les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) contestent le diagnostic et les préconisations d'un rapport d'inspection ministériel qui appelle à une refonte radicale de leur réseau, pour réaliser des d'économies.
"Nous ne pourrons pas cautionner ce rapport, alors que nous avons travaillé avec la mission", a déclaré mardi 20 mai 2014 André Marcon, président de CCI France, l'établissement national fédérateur et animateur des Chambres de commerce et d'industrie. "Nous ne partageons pas le diagnostic et nous ne partageons pas les préconisations. Nous l'avons fait savoir tout au long du travail en commun", a-t-il ajouté.
Que dit le rapport de l'Inspection générale des finances ?
Ce rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) et du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGEIET) est attendu pour l'été, mais le quotidien Les Echos a révélé mardi des éléments d'une version provisoire.Les auteurs de ce document mettent en avant la "situation financière confortable" du réseau des CCI et préconisent de sévères coupes budgétaires, avec des prélèvements sur fonds de roulement, réduction d'un tiers de la taxe affectée... Ils prônent également une refonte radicale du réseau avec l'objectif de ramener le nombre de CCI de 145 aujourd'hui à une par région d'ici à 2017, d'après le quotidien.
Que répondent les Chambres de commerce et d'industrie ?
Les Chambres de commerce et d'industrie ont envoyé le 13 mai une lettre au Premier ministre Manuel Valls après avoir vu la semaine précédente la version provisoire du rapport, a précisé André Marcon. Dans cette lettre signée de toutes les chambres (à l'exception de celle du Nord-Pas-de-Calais), les CCI mettent en garde contre les répercussions en matière d'emploi ou d'aménagement du territoire si les préconisations du rapport devaient être suivies d'effet.- Elles avertissent du risque de fermeture de centres de formation des apprentis (CFA) et d'une réduction du nombre d'apprentis de 100.000 à 70.000 en trois ans.
- Elles voient se profiler la fermeture d'ici 2017 de nombreux aéroports régionaux qu'elles ont contribué à construire et co-gèrent (Agen, Albi, Castres-Mazamet, Besançon, Dijon, Lannion, Nevers, Rodez, Saint-Brieuc, Strasbourg...).
- Elles redoutent aussi la fermeture de ports de pêche de Bretagne et de Normandie, de ports fluviaux (Reims, Mâcon...), de parcs d'exposition et de palais des congrès (Colmar, Laval...), de zones d'activité (Côtes d'Armor, Gers, Loir-et-Cher, Marne...).
- Les CCI voient venir "l'arrêt des formations non rentables en direction des populations sensibles". "80% des gens que nous formons trouvent un emploi", a dit André Marcon en rappelant que les dirigeants des CCI sont élus tous les cinq ans au suffrage universel par 2,5 millions d'entreprises.
Une manifestation à Dijon
Une quarantaine de salariés ont manifesté lundi 19 mai 2014 contre la suppression de 21 postes à la CCI de Côte-d'Or. Le plan a été validé par la chambre régionale. Pour les syndicats CFDT et UNSA, il s’agit d’un « plan social inutile et précipité ».- Paul Girard, délégué syndical CFDT à la CCI Bourgogne
- Xavier Mirepoix, président de la CCI 21
- Benoît de Charrette, président de la CCI Bourgogne