François Hollande va bientôt dévoiler les contours d'une grande réforme territoriale, qui prévoit la création d’une "douzaine" de super-régions en métropole, contre 22 aujourd'hui. Dans la Nièvre et les départements alentours, on s’inquiète de la disparition des conseils généraux.
Qui a décidé d'écrire à François Hollande ?
Le gouvernement veut "simplifier" et "moderniser" le "millefeuille" territorial français. L’objectif est de faire des économies en ces temps de crise. Mais, la suppression des conseils généraux est loin de faire l’unanimité, même au sein de la majorité socialiste. C’est le cas dans la Nièvre, où le président PS du conseil général, Patrice Joly, s’est joint à d’autres élus départementaux (Jean-Paul Dufrègne de l'Allier, Jean-Pierre Saulnier du Cher et Jean-Jacques Lozach de la Creuse) pour envoyer une lettre ouverte à François Hollande.Que critiquent ces élus ?
Les quatre signataires dénoncent des mesures annoncées "sans qu’aucun débat, ni diagnostic préalable de qualité et de coût sur l’efficience de l’organisation actuelle n’aient été menées".Ils protestent aussi contre la suppression de l'échelon du département. "L'effet cumulatif et simultané d'un agrandissement des régions et d’une disparition des départements constituent un signal négatif en direction des populations qui aspirent aujourd'hui une prise en compte du local qui constitue leur cadre de vie immédiat. Le sentiment d'abandon aujourd'hui très largement exprimé au sein des campagnes est en partie lié à cet oubli progressif de la proximité et du local par les pouvoirs publics nationaux", écrivent les quatre présidents de conseils généraux.
"L'éloignement progressif du service public amplifiera encore ce sentiment de relégation qui a en partie abouti aux résultats des suffrages électoraux de ce début d'année 2014. N’en tirons-nous aucune leçon ?"
Que va-t-il se passer maintenant ?
Cette lettre ouverte est envoyée alors que les États Généraux des nouvelles ruralités sur l'avenir des territoires ruraux se tiendront à Nevers le jeudi 5 juin. Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l'Égalité des territoires et André Vallini, secrétaire d'État à la Réforme territoriale, doivent y assister.Rappelons aussi que les présidents des conseils généraux de ces quatre départements du centre de la France avaient déjà écrit au président de la République en mars dernier. Ils réclamaient alors la création d’un "grand ministère du développement rural" lors du remaniement qui devrait suivre les élections municipales.