L'après-crise révèle de fortes disparités de croissance entre régions de France: la façade atlantique et l'Ile-de-France redémarrent plus vite, le quart Nord-Est (et surtout la Bourgogne) et le centre peinent selon une étude de l'Insee.
Les taux d'évolution du PIB s'échelonnent de -1,2% par an en Bourgogne à +1,9% par an en Corse sur la période 2008-11. "La Corse est la seule région métropolitaine dont la croissance est toujours restée positive", constate l'Insee. Elle a même été la plus forte hors Outre Mer de 1990 à 2011 (2,3% par an en volume en moyenne contre 1,4% en Province).
Dans une sorte de cercle vertueux, l'activité se développe plus dans les régions où il faut répondre aux besoins d'une population plus importante et les régions plus dynamiques tendent à attirer les flux migratoires. Cadre de vie, politiques publiques locales, aides européennes contribuent au dynamisme démographique.
Sur une carte de France de l'après-crise (croissance entre 2008 et 2011), la façade atlantique (Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine), ainsi que l'Ile-de-France affichent avec la Corse les taux de croissance les plus élevés (situés entre 0,5% et 1,9% en moyenne annuelle). La région Rhône-Alpes est avec cinq autres régions dans la catégorie 0 à 0,5%. 11 régions affichent des taux de -0,5% à zéro ou -1,2% à -0,5%.
Le quart nord-est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne,Franche-Comté, Lorraine, Picardie) et le centre du pays (Auvergne, Centre, Limousin), ainsi que le Languedoc-Roussillon et la Bretagne "n'ont pas retrouvé, en 2011, le niveau de PIB en volume qu'elles avaient avant la récession de 2008". "Le Limousin et la Bourgogne s'en sortent le moins bien" (baisse de 1,1% et 1,2% du PIB en moyenne par an de 2008 à 2011).
Avec un PIB par habitant de 25 700 euros en 2011, la Bourgogne se classe au 11e rang des régions métropolitaines. En 1990, elle se classait au 8e rang. La Bourgogne appartient à un groupe de régions à faible croissance, tant économique que démographique. En 20 ans, l’économie régionale s’est transformée, moins industrielle ou agricole, et davantage tertiaire. C.
En 2011, le tertiaire concentre 73 % de la valeur ajoutée contre 71 % en 1990. Dans le même temps, l’industrie a perdu près de 44 000 emplois ; pourtant sa part dans la valeur ajoutée en volume reste stable, de l’ordre de 17 %.
Le PIB par emploi s’élève à 65 100 euros en Bourgogne. Cette productivité apparente du travail classe la région au 15e rang des régions métropolitaines, parmi les régions moyennement productives.