Le Plan Ambition Bio 2017 prôné par le Ministère de l’agriculture vise à « donner un nouvel élan au développement équilibré de toutes les filières de l’agriculture biologique » notamment « en doublant les surfaces cultivées bio, en 4 ans ».
Alors que l'agriculture biologique apparaît de plus en plus comme une alternative aux méthodes traditionnelles pour préserver la nature, des agrobiologistes s’alarment que les budgets alloués au bio soit aussi bas.
Hors, la CGAB, la Confédération des Groupements des agrobiologistes de Bourgogne, dénoncent dans un communiqué que les enveloppes budgétaires accordées pour le développement des cultures bio, et donc, de la mise en place du Plan Ambition bio 2017, fondent comme neige au soleil.
A titre d’exemple, "une enveloppe initiale d’environ 40 millions d'euros était annoncée pour financer les futures conversions et le maintien des exploitations bio" déjà existantes. Pourtant, seulement 23 millions seraient dédiés aux conversions et rien pour le maintien des cultures déjà existantes. Malheureusement, pour atteindre l’objectif de doubler les surfaces d'ici 2018, il faudrait 170 millions d'euros dont 113 millions rien que pour la conversion.
décentralisation donne le pouvoir aux régions sur la demande et la redistribution des aides à venir
"Les arbitrages sur le partage des aides financières dédiées à l’agriculture ne sont pas à la hauteur des attentes pour la filière bio, ni de ce qui serait réellement nécessaire pour son développement et sa pérennité."
"Si le plan national Ambition BIO du Ministère prévoit le doublement des surfaces sur 4 ans, les mesures régionales prévoient plutôt la division par deux dans les deux ans. Les financements de l’agriculture sont essentiellement européens et la décentralisation donne le pouvoir aux régions sur la demande et la redistribution des aides à venir."
"Le calcul est vite fait : comment maintenir le cap sur le doublement des surfaces, si les budgets annoncés ne couvrent même pas les conversions en cours?" s’inquiète la CGAB dans leur dossier de presse.
Un courrier des acteurs agricoles concernés a été adressé à François Patriat, président de la région Bourgogne. Le 18 juin, ils rencontreront les élus en charge de ce dossier.
Cette situation n'est pas spécifique à la Bourgogne, d'autres régions attribuent des montants d'aides à l'agriculture biologique inférieurs à ceux annoncés dans le plan Ambition Bio 2017. Cela aura pour conséquence d'entraîner une distorsion de concurrence directe entre les agriculteurs bio des différentes régions françaises selon l'implication de leurs Conseils Régionaux.