Jean Jaurès, héraut de la gauche, assassiné il y a 100 ans, serait aujourd'hui un "social démocrate", a estimé ce jeudi le ministre du Travail François Rebsamen, dénonçant ceux qui s'en réclament à droite ou à l'extrême droite.
"Moi, Jaurès aujourd'hui, je le verrais plutôt comme un social démocrate, qui garde l'idéal - la justice sociale - mais qui sait quel est le réel."La phrase est signée François Rebsamen, membre fondateur de la fondation Jean-Jaurès, sur Europe 1 ce jeudi 31 juillet.
Mais "personne ne peut dire aujourd'hui comment Jaurès aurait pu réagir à la situation économique actuelle", a ajouté le ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social. En revanche, "il y a un sujet sur lequel on sait comment il réagirait, a-t-il poursuivi, c'est la construction de l'Europe, l'internationalisme, Jaurès serait pour à 100% ! Donc à ceux qui veulent un repli sur soi, sur les frontières, c'était le contraire de l'idéal de Jaurès." "Il n'y a rien qui me fait plus mal au coeur que d'entendre des gens d'extrême droite, comme du Front national, qui se réclament de l'histoire de Jaurès. Il est mort pour la paix, pour un combat universel, pour l'internationaliste, pour la construction de rapports de paix entre les peuples, exactement l'inverse de tous ceux qui aujourd'hui à droite ou à l'extrême droite s'en réclament", a insisté François Rebsamen.
Lors de la campagne des européennes en 2009, Jean Jaurès apparaissait sur les affiches électorales du Front national. De son côté, Nicolas Sarkozy le citait à l'envi pendant la campagne présidentielle de 2007. "Ca a été pour moi vraiment une captation, de la triangulation comme on dit, aller sur le terrain des autres, pour celui qui ensuite va supprimer 100.000 postes dans l'éducation nationale", s'est remémoré le ministre, qui était en 2007 codirecteur de campagne de Ségolène Royal, l'adversaire socialiste de Nicolas Sarkozy. François Rebsamen a cependant concédé "le droit de se revendiquer de Jaurès" aux "républicains qui se battent pour la justice sociale", même "à droite".
Retour sur le parcours et l'assassinat de Jean Jaurès, il y a 100 ans, avec ce document de l'INA :