Nucléaire : pourquoi le titre Areva décroche en Bourse ?

Le groupe nucléaire français Areva a abaissé ses perspectives pour 2014 après un premier semestre dans le rouge. Cela lui a valu une sanction sévère en Bourse vendredi 1er août 2014.


Quelle est la baisse essuyée par Areva en Bourse ?

Le nucléaire est un acteur majeur de l'économie bourguignonne. Ce secteur représente plus de 10 000 emplois dans une région, qui abrite notamment le PNB (Pôle nucléaire de Bourgogne). Le géant Areva possède à lui seul deux sites en Saône-et-Loire, l'un à Saint-Marcel près de Chalon-sur-Saône et l'autre au Creusot.

Le groupe nucléaire français est confronté à de lourdes pertes dans les énergies renouvelables et à des difficultés persistantes sur le marché nucléaire.

A 10h59, le titre décrochait de 19,64% à 12,45 euros, signant l'une des plus fortes baisses du SBF 120. Le groupe nucléaire français a essuyé une perte de 694 millions d'euros au premier semestre, alors que le résultat net était à l'équilibre un an plus tôt, pour une perte opérationnelle de 305 millions d'euros (+290 millions au premier semestre 2013).

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a chuté de 53% à 226 millions d'euros, ce qui donne une marge de 5,8%. Ce taux de rentabilité devrait se situer à environ 7% sur l'année, contre 11% attendus précédemment.



A quoi est dû ce décrochage ?

"C'est la conséquence des pertes enregistrées dans les activités renouvelables, de provisions complémentaires liées à des projets, de dépréciations d'actifs et d'une conjoncture du marché nucléaire encore dégradée", a expliqué le patron du groupe, Luc Oursel, dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires a reculé de 12,3% à 3,9 milliards d'euros à périmètre et changes constants et son repli devrait atteindre 10% cette année, contre une baisse de 2 à 5% anticipée auparavant.

"Comme prévu 2014 sera une année difficile", remarque un analyste parisien, estimant que le groupe révisait en baisse ses prévisions "pour des raisons principalement ponctuelles".


La catastrophe de Fukushima se fait-elle encore sentir ?

Le groupe, détenu à 87% par des capitaux publics, pâtit notamment de la détérioration de la situation des électriciens occidentaux, ainsi que des prix bas de l'uranium et du repli des ventes de nouveaux réacteurs depuis la catastrophe de Fukushima, au Japon en 2011.

On note ainsi un "décalage" dans le lancement des opérations de grand carénage dans le parc nucléaire français et de projets de construction de nouvelles centrales à l'étranger, ainsi qu'une "conjoncture de marché plus difficile qu'anticipée dans les activités services à la base installée", explique l'analyste.

Les énergies renouvelables sont aussi à la peine, avec une perte de 373 millions d'euros dans les activités cédées ou arrêtées. Areva a placé ses activités dans l'éolien en mer dans une nouvelle coentreprise mise sur pied début juillet avec l'Espagnol Gamesa, et il entend désormais arrêter ses activités dans le solaire à concentration, déficitaires.



Où en est le carnet de commandes d'Areva ?

Areva a dit avoir "sécurisé" un objectif d'un milliard d'économies l'an prochain, qui sera relevé à 1,2 milliard en 2016.

Les investissements bruts ont eux été ramenés à 1,1 milliard d'euros cette année, et passeront sous cette barre annuelle en 2015 et 2016.

Le carnet de commandes d'Areva a cependant été renforcé à 44,9 milliards d'euros au premier semestre, contre 42,7 milliards un an plus tôt, grâce à un contrat de 6,5 milliards d'euros conclu avec EDF pour le traitement et le recyclage des combustibles nucléaires usagés et la production de combustible MOX pour la période 2013-2020.
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