Les intermittents du spectacle poursuivent leur combat contre la nouvelle convention chômage du 22 mars dernier qui durcit leurs règles d'indemnisation. La Coordination nationale des intermittents et précaires s’est installée à Dijon du dimanche 31 août au mardi 2 septembre 2014.
Pourquoi les intermittents avaient-ils rendez-vous à Dijon ?
La Coordination nationale des intermittents et précaires s'est installée au théâtre du parvis Saint-Jean. C'est là qu'au mois de mars dernier Franck Halimi, metteur en scène dijonnais et membre de la coordination des intermittents et précaires, avait annoncé avoir entamé une grève de la faim.Depuis, la nouvelle convention chômage est entrée en vigueur le 1er juillet. Mais, les intermittents du spectacle n'ont pas baissé les bras. Ils en veulent toujours autant à François Rebsamen, qu'ils accusent de les avoir lâchés et d'avoir effectué un "virage à 180 degrés" depuis qu'il a été nommé ministre du Travail. A l'époque ou il n'était pas encore au gouvernement, François Rebsamen avait soutenu la démarche des intermittents lors de la campagne des municipales à Dijon.
Où en est le conflit des intermittents ?
La menace de grève qui pesait sur les festivals de l'été a été parfois été suivie d’effets, comme à Chalon dans la rue où un certain nombre de spectacles ont été annulés. Mais, au final, la saison s’achève sans trop de perturbations.La concertation ouverte en juin par le Premier ministre Manuel Valls sur le régime des intermittents doit reprendre ses travaux le 18 septembre en vue de faire des propositions d'ici la fin de l'année.
Mais actuellement la concertation est au milieu du gué : car si personne n'a claqué la porte, il reste à formuler des "propositions concrètes ", comme l'a demandé le Premier ministre. Or, le fossé est toujours aussi large entre les intermittents, qui réclament une renégociation de la convention chômage, et le Medef et les partenaires sociaux, qui n'envisagent pas de rouvrir la négociation avant l'échéance prévue de 2016. Faute de consensus, il reviendra aux trois médiateurs désignés de faire des propositions.
Les intermittents du spectacle mettent (déjà) la pression sur Fleur Pellerin http://t.co/Z2QTwGU629 pic.twitter.com/HzChKVdsgV
— CIP-IDF (@CIPIDF) 28 Août 2014
Que va-t-il se passer à la rentrée ?
"La question de fond, c'est de savoir quel va être le poids de la nouvelle ministre de la Culture Fleur Pellerin et s'il va y avoir une politique culturelle un peu ambitieuse", estime la CGT Spectacle, qui est largement majoritaire dans le secteur du spectacle vivant. Mais, "le combat continue, peu importe le changement de gouvernement", estime le syndicat. Autrement dit, grèves et annulations de spectacles pourraient perturber la rentrée.Le programme de Coordination nationale des intermittents et précaires à Dijon
- Dimanche 31 août (10h à 18h) et lundi 1er septembre (9h30 à 19h) :
travaux de réflexion (plénières et commissions) au Théâtre du Parvis Saint-Jean
- Dimanche 31 août (18h à 21h), au Théâtre du Parvis Saint-Jean : une réunion d'information-débat ouverte au public en présence de plusieurs intervenants dont Rose Célavi (association de chômeurs Recours Radiation), Samuel Churin (CIP-IdF) et Mathieu Grégoire (sociologue). Ces trois personnes sont présentes aux tables de concertation réunies au mois de juillet par Manuel Valls.
- Lundi 1er septembre à partir de 21h, à La Vapeur, scène de musiques actuelles (42 rue de Stalingrad à Dijon) : le bal d'André Minvielle est ouvert au public (entrée à tarif libre pour abonder la caisse de solidarité).
- Mardi 2 septembre (18h30 à 19h30), sur la péniche Cancale (Port du Canal de Dijon) : conférence de presse de clôture de la coordination nationale des intermittents et précaires