Eau de Paris, opérateur public en charge de la distribution de l'eau dans la capitale, demande à la ministre de l'Ecologie "le retrait immédiat" d'un projet de recherche d'hydrocarbures dans l'Yonne. Il existerait des "risques majeurs de contamination des eaux".
Pourquoi Eau de Paris tire-t-elle la sonnette d'alarme ?
"La responsabilité d'Eau de Paris est d'assurer un approvisionnement en eau potable de qualité à tous les Parisiens", déclare sa présidente, Célia Blauel. "C'est pourquoi je demande expressément à la ministre de l'Ecologie le retrait immédiat de ce projet et qu'aucune autorisation de travaux ne puisse être délivrée à l'avenir sur les aires d'alimentation de captage d'eau potable", précise-t-elle mardi 14 octobre 2014.Onze dossiers de permis de recherche sont actuellement proposés à la consultation publique. Ils portent sur des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux "conventionnels" et sans avoir recours à la fracturation hydraulique – interdite par la loi -.
Ces demandes concernent notamment l'Aisne, le Loiret, les Landes, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, l'Yonne, la Seine-et-Marne, les Vosges et le Bas-Rhin.
Une "partie majeure du périmètre du permis de Cézy", dans l'Yonne, "s'étend sur les aires d'alimentation de captages des sources dont Eau de Paris assure la gestion". L’opérateur public chargé de distribuer l'eau dans la capitale estime que "la réalisation du projet de forage comme celui proposé par la société Bluebach Ressources (...) aurait des effets désastreux sur la qualité de la ressource en eau". Eau de Paris "alerte sur les risques majeurs de contamination des eaux que représente l'octroi de ces permis".
Les opposants aux hydrocarbures de schiste seront-ils entendus ?
Cet appel vient s'ajouter à ceux lancés par une quarantaine de collectifs opposés aux hydrocarbures de schiste. Tous ont demandé le rejet de l’ensemble des demandes de permis.Ces collectifs soupçonnent les demandes de porter, en réalité, sur des hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste.
Au début du mois d’octobre, la ministre de l’Ecologie a rejeté une demande de permis de forage dans le parc naturel du Luberon en raison des "risques de dégradation de l'espace naturel".