Le spécialiste de la métallurgie de pointe Aubert & Duval prévoit la suppression de 71 postes, sur cinq sites français, dont celui d’Imphy, dans la Nièvre.
Qui est le groupe Aubert & Duval ?
Le groupe Aubert & Duval (qui emploie 3 900 personnes) est une filiale du groupe minier et métallurgique français Eramet. Ses ateliers produisent des pièces pour l’aéronautique, la compétition automobile, le secteur médical ou encore celui de l’énergie, etc. En 1995, en accord avec Usinor, Aubert & Duval avait repris les sociétés de Firminy, Imphy, Issoire et Pamiers.Dans le cadre d'un plan de sauvegarde pour l'emploi, engagé fin 2013, une quarantaine de postes seront supprimés sur les sites des Ancizes et d'Issoire (Puy-de-Dôme). Une dizaine de postes devraient également disparaître à Firminy (Loire), 6 à Imphy (Nièvre) et 5 autres à Pamiers (Ariège), a indiqué la direction d'Aubert & Duval vendredi 17 octobre 2014.
Ces suppressions de postes toucheront uniquement le secteur des frais généraux (ressources humaines, finances, relations commerciales, informatique) et feront l'objet d'un plan de départs volontaires, selon Aubert & Duval.
Pourquoi Aubert & Duval supprime-t-il des postes ?
"L'entreprise en termes de résultats est fragile : on a du mal à s'autofinancer et on a une dette importante du fait des nombreux investissements réalisés ces dernières années. Pour pouvoir continuer, il faut assainir la situation financière de l'entreprise", explique le directeur des ressources humaines de la branche alliage du groupe Eramet, Philippe Dubois.Le groupe réalise 60% de son chiffre sur le marché de l'aéronautique, qui est en croissance de 5 à 6% par an. Selon la direction, le groupe Aubert & Duval subit actuellement de plein fouet "l'accroissement de la concurrence dans ce secteur, avec l'arrivée de nouveaux acteurs venus notamment des États-Unis et des pays de l'Europe de l'Est". "On doit donc réduire les coûts pour ne pas perdre en compétitivité et rester un acteur majeur du marché", déclarent les responsables.
Pourquoi les syndicats dénoncent-ils ce plan social ?
De leur côté, les syndicats tablent sur une suppression de 211 emplois en France, dont une centaine dans le Puy-de-Dôme. "Rien ne peut justifier un tel plan social", considère le délégué syndical central de la CGT, Pascal Perrot. "On ne comprend pas pourquoi nous sommes touchés. Les salariés vont de devoir à nouveau payer les pots cassés pour maintenir l'activité de salariés à moindre frais", déplore le syndicaliste. Celui-ci craint qu’un nouveau plan social soit mis en place, cette fois-ci dans certains ateliers de production,"d'ici 2 à 4 ans, en raison de leur vétusté".Une réunion est prévue début novembre, à Clermont-Ferrand, entre la direction et les syndicats. Un précédent plan social avait conduit en 2013 à la suppression de 74 emplois sur le site de Firminy.