Le ministre de l’Economie peut-il vraiment mettre la "pression" sur les sociétés d’autoroutes ?

Emmanuel Macron a promis d'imposer "beaucoup plus de pression" sur les sociétés autoroutières. Un récent rapport a dénoncé des péages qui augmentent plus vite que l'inflation, une rentabilité de 20% ou plus et des bénéfices surtout attribués aux actionnaires.


Qu'a promis le ministre de l'Economie ?

Emmanuel Macron était l’invité du magazine Capital sur M6 dimanche 9 novembre 2014. Il est revenu sur les tarifs autoroutiers, qui ont été pointés du doigt lors de la publication d'un rapport de l'Autorité de la concurrence en septembre.

"Nous allons mettre beaucoup plus de pression sur les sociétés d'autoroutes. Ce ne sont pas des mots. Une autorité de régulation, un gendarme, qui agit déjà sur certains transports va étendre ses compétences", a affirmé le ministre.
"Concrètement, année après année, nous allons verrouiller et maintenir la pression pour baisser la rentabilité des sociétés d'autoroutes. Nous ferons baisser les tarifs là où c'est possible", a ajouté le ministre.


Que dit le rapport de l'Autorité de la concurrence ?

Rappelons que l'Autorité de la concurrence s'est vu commander un rapport par la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Lors de la  présentation du texte en septembre dernier, on a appris que la rentabilité nette de ces sociétés après impôts, en 2013, a atteint entre 20 et 24%, des chiffres qualifiés de "très élevés" et quasiment sans équivalent dans d'autres secteurs d'activité économique.

"La rentabilité exceptionnelle des SCA, largement déconnectée de leurs coûts et disproportionnée par rapport au risque de leur activité, est assimilable à une rente", estime l'Autorité.

Elle pointe aussi une hausse des péages qui a quasiment toujours dépassé l'inflation depuis dix ans. Les contrats garantissent en outre que les tarifs ne baisseraient pas, même en cas de déflation.



Quel est le poids des sociétés d'autoroute ?

Les SCA, filiales pour la plupart des géants français du BTP Eiffage (APPR et Area) et Vinci (ASF, Escota et Cofiroute), ainsi que de l'Espagnol Abertis (Sanef et SAPN), détiennent les concessions jusqu'en 2027-2033. Sur 11.882 km d'autoroutes existant en France, 9.048 sont exploités par des SCA.

Un plan est en discussion entre l'État et les sociétés concessionnaires d'autoroutes depuis plus de deux ans. Ce plan prévoit des travaux de sécurisation, parkings relais pour les routiers, parkings d'autopartage, lien entre autoroutes et réseau secondaire.


Le but est d'adapter les infrastructures aux évolutions du trafic pour le fluidifier, améliorer la sécurité des usagers et réaliser des travaux de mise aux normes environnementales. Le montant total de 3,6 milliards d'euros est à la charge exclusive des concessionnaires autoroutiers.

Les sociétés d'autoroutes obtiendraient en contrepartie un prolongement de leurs concessions (entre quatre mois à six ans, selon les sociétés). Mais, comme le rappelait le quotidien Les Echos en octobre dernier, il s'agit "aussi et surtout, côté pouvoirs publics, de créer 15.000 emplois en relançant l'activité dans le secteur des travaux publics".



 

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