Pour la première fois depuis ses déboires fiscaux et sa démission du gouvernement, Thomas Thévenoud est intervenu en commission à l’Assemblée nationale mardi 18 novembre. Sa prise de parole a déclenché la colère d’un de ses collègues de gauche.
Thomas Thévenoud est toujours député de la 1re circonscription de Saône-et-Loire. Mais, il n'est pas encore revenu dans l'hémicycle depuis sa démission du gouvernement liée à ses déboires fiscaux. L'élu bourguignon est intervenu pour la première fois à une réunion en commission à l'Assemblée mardi, suscitant la réaction hostile de certains collègues.
Le tweet d'une journaliste de LCP et celui d'Olivier Falorni, député de Charente-Maritime :
Plusieurs députés socialistes se sont décalés quand @tthevenoud a demandé la parole assure une députée UMP présente en commission #directAN
— astri2villaines (@adevillaines) 18 Novembre 2014
Thevenoud ose venir parler a la commission développement durable. Je préfère quitter la salle. #dégoût #colere
— Olivier Falorni (@OlivierFalorni) 18 Novembre 2014
Olivier Falorni, le député apparenté-PRG (et ancien dissident PS) de Charente-Maritime a en effet quitté la salle pendant l’intervention de M.Thévenoud comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous. L'instant a été capté à 1’20 par les caméras de La Chaîne parlementaire.
Olivier Falorni avait réclamé il y a quelques semaines une "inéligibilité à vie" pour les députés qui manqueraient à la "morale publique".
Thévenoud s'inquiète des conséquences de la suppression de l'écotaxe
Ce mardi, Thomas Thévenoud a assisté à la réunion commune de la commission du Développement durable, dont il est membre, et de la commission des Finances pour l'audition du secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies.Il a posé des questions sur les conséquences de la suppression de l'écotaxe poids lourds. A cette occasion, il a interrogé M. Vidalies, sur un point technique. Il s 'est notamment inquiété des conséquences de la suppression de l'écotaxe poids lourds sur les financements du conseil général de Saône-et-Loire. La route Centre-Europe Atlantique traverse, en effet, son département.
La réunion était co-dirigée par les deux présidents de commission, dont Gilles Carrez (UMP), qui risque un redressement fiscal en raison du non-paiement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Thomas Thévenoud ne s'est pas exprimé à l'issue de la réunion
A sa sortie, Thomas Thévenoud, pressé de questions par des journalistes et visiblement agacé, ne s'est pas exprimé. Il a simplement salué à la cantonade quelques visages connus. L'élu bourguignon, qui n'est plus membre du groupe socialiste et doit siéger parmi les non-inscrits, a rejoint des bureaux au Palais Bourbon accompagné de son assistant parlementaire.ThomasThévenoud s'est entretenu à l'issue des débats avec le secrétaire d'Etat puis d'autres députés, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans le cadre d'un retour pas à pas, l'élu de Saône-et-Loire avait mi-octobre simplement assisté à une réunion de la commission du Développement durable, sans prendre la parole.
Début octobre, Thomas Thévenoud avait déjà fait une brève apparition à l'Assemblée pour saluer des chefs d'entreprise de son département qui visitaient le Palais Bourbon.
Venu pour toucher les indemnités parlementaires ?
C'est en tout cas le reproche que lui ont fait certains collègues dont Olivier Falorni, déjà, en octobre dernier.Au-delà de deux absences mensuelles d'un député dans sa commission permanente sans justifications acceptées (séance publique en parallèle, présence dans une autre commission permanente...), le règlement de l'Assemblée prévoit une retenue d'un quart de son indemnité de fonction mensuelle (1.420 euros bruts) soit 355 euros. L'indemnité de fonction est une partie de l'indemnité totale du député (7.100 euros brut).