Ce week-end, le groupe terroriste Etat Islamique a revendiqué l'exécution d'un cinquième otage occidental. L'un des bourreaux est français et peut être aussi un deuxième. Dans la Nièvre, un institut de formation des imams dénonce cette violence commise au nom de l’islam.
Reportage de Maryline Barate et Damien Rabeisen avec Clément Liénard (son) et Philippe Sabatier (montage).
Intervenants :
- Larbi Belbachir, enseignant
- Zuhair Mahmood, directeur de l'Institut Européen des Sciences Humaines de Saint-Léger-de-Fougeret
Qui sont les islamistes radicalisés ?
"C’est un problème d’ignorance, ce sont des gens qui interprètent les textes à leur façon", résume Larbi Belbachir, enseignant.De nombreux candidats au jihad sont des jeunes fragilisés sur le plan social et familial. Ils sont recrutés par le biais d’un embrigadement via internet, notamment avec des vidéos en ligne et des groupes Facebook. Le passage par la mosquée n'est "pas systématique".
Comment peut-on lutter contre l’extrémisme ?
Dans la Nièvre, un institut de formation des imams tente de lutter contre le développement de l’extrémisme islamiste.Il a pour nom "l'institut européen des sciences humaines de Saint-Léger-de-Fougeret". On y apprend notamment à replacer les versets du Coran dans leur contexte historique et à ne pas les prendre au pied de la lettre.
Combien d’imams sont formés en Bourgogne ?
Cet institut privé, qui a été créé en 1992, accueille 220 étudiants (garçons et filles). Ils sont en majorité français (70%), les autres viennent de toute l'Europe.Certains sont là pour un ou deux ans, le temps d’apprendre la langue arabe, le Coran et d’acquérir des notions de théologie musulmane. Mais, pour ceux qui se destinent à devenir enseignants, aumôniers ou imams, le cursus peut durer 7 ans.
Chaque année, entre 5 et 10 imams diplômés sortent de l'institut. C’est peu en comparaison des 2 300 mosquées et lieux de culte musulman que compte la France.