Coup de théâtre ce mardi 25 novembre, à Chaumont où devait s'ouvrir le procès en appel de Rémi Kukulinski. Quatre ans après le drame du foyer Adoma, le procès en appel est reporté de 6 mois voire un an à cause de la grève des avocats de Dijon.
Il ne sera resté que quelques minutes dans le box des accusés. Quatre ans après le drame du foyer Adoma à Dijon, le procès en appel de Rémi Kukulinski devait s'ouvrir ce mardi à Chaumont, à la cour d'appel de Haute-Marne.
Mais, coup de théâtre à l'audience, le procès est finalement reporté de 6 mois voire un an. La raison, la grève des 330 avocats du barreau de Dijon, un mouvement qui a commencé la semaine dernière contre le projet Macron. La poursuite de ce mouvement a été voté lundi soir à Dijon lors d'une assemblée générale. Des milliers d'audiences ont donc dû être annulées.
Les 19 avocats dijonnais concernés par le procès Adoma sont ainsi en grève, le report était alors inévitable. Tous arboraient d'ailleurs sur leur robe une affiche avec "en grève" inscrite dessus.
Pour Samuel Estève, l'avocat de la défense : "ce combat n'est pas corporatiste mais il concerne tous les citoyens!"
Selon les avocats des parties civiles, leurs clients ne sont pas surpris et restent compréhensifs.
Seul l'avocat général, Pascal LABONNE-COLLIN, s'est dit "atterré" par cette demande de renvoi, considérant les moyens financiers très importants qui ont été dépensés pour la tenue de ce procès en appel devant la Cour d'assises de Haute-Marne.
Voir dans notre journal de 12h, le reportage de Pauline Ringenbach et Jean-François Guilmard.
Décembre 2013, Nicolas Dos Reis et Rémi Kukulinski sont reconnus coupables et condamnés à quinze ans de réclusion dont une peine de dix ans de sûreté pour l'incendie du foyer Adoma de Dijon. Incendie qui avait coûté la vie à sept personnes et blessé des dizaines d'autres. Un an après le verdict rendu par les assises de Côte-d'Or, le procès en appel va s'ouvrir à Chaumont ce mardi 25 novembre. Mais il n'y aura plus qu'un des deux protagonistes sur le banc des accusés.
En effet, seul Rémi Kukulinski a décidé de faire appel. Ce dernier estime que la peine prononcée en première instance est trop lourde étant donné qu'il n'avait nullement imaginé ou eu l'intention de tuer quiconque au moment de la mise à feu de la poubelle à l'origine du drame. De son côté, Nicolas Dos Reis n'a pas fait appel. Au cours de ce nouveau procès, il sera donc entendu comme témoin.
De nouvelles journées longues et douloureuses d'audience attendent les victimes. Certaines parties civiles témoigneront à nouveau. D'autres ne se déplaceront pas à la barre par épuisement ou par besoin de tourner la page. Pour elle, ce procès est "tronqué" puisque Nicolas Dos Reis en tant que témoin n'assistera pas à tous les débats. Le verdict pourrait tomber le 8 décembre prochain.
Le reportage de M. Barate et R. Liboz sur des images d'archives avec :
- Me Samuel Estève, avocat de Rémi Kukulinski
- Me Bruno Nicolle, avocat de parties civiles*