Au lendemain de plusieurs accidents causés par un homme qui a volontairement blessé 13 passants en criant "Allahou Akbar" (Allah est grand), l’enquête se poursuit. "Il s'agit de l'acte d'un déséquilibré et non d'un acte terroriste", a dit la procureure de Dijon, lundi 22 décembre 2014.
Qui est le chauffard de Dijon ?
Il s'agit de l'acte d'un déséquilibré et non d'un acte terroriste, a indiqué Marie-Christine Tarrare, lors de sa conférence de presse. Le parquet de Dijon reste saisi de l'enquête ouverte pour des faits de tentative d'assassinat.L’homme, qui est né à Strasbourg, est de nationalité française. Il vit avec ses parents. Son père est d’origine marocaine et sa mère est algérienne. Ils sont installés à Dijon depuis 2 000.
Le chauffard connaît des problèmes psychiatriques lourds depuis plusieurs années. On a dénombré 157 passages en milieu psychiatrique entre février 2001 et novembre 2014. Il s’agissait à chaque fois de séjours en hospitalisation libre. Le plus long a duré 46 jours et le plus récent a duré 18 jours (entre septembre et octobre 2014).
Cet ancien toxicomane prend "un certain nombre de médicaments". Il présente "une psychose ancienne", faite de "délire mystique".
Avant qu'il ne fonce avec sa voiture sur 13 passants dans plusieurs lieux à Dijon, il a "été pris par une bouffée d'empathie pour les enfants de Tchétchénie, il avait décidé de réagir à ce qu'il considère comme une injustice et de s'en prendre à l'Etat français".
D'après la procureure de Dijon, le suspect "n'avait pas connaissance de l'affaire de Joué-lès-Tours". "Pour me donner du courage j'ai crié « Allah Akbar » pour annihiler tout esprit critique", a déclaré l’homme aux enquêteurs.
En fait, sa mère craignait un passage à l'acte suicidaire. Depuis quelques jours, il portait une djellaba pour prier.
Un premier bilan faisait état de onze blessés. En fait, treize personnes ont été touchées par le chauffard, mais seules onze ont été hospitalisées, dont huit au CHU de Dijon.
Le ministre de l’Intérieur, qui s’est rendu à Dijon dès ce matin, a annoncé que six d’entre elles étaient toujours hospitalisées.
Bernard Cazeneuve a demandé "à ne pas tirer de conclusions hâtives".
L’enquête "ne fait que commencer", a-t-il rappelé. Elle devra déterminer notamment si le discernement de son auteur "n'était pas altéré" au moment des faits.
Le parquet a demandé son placement en détention et n'a pas retenu la qualification "en lien avec une entreprise terroriste".
L'annonce de ce drame a suscité l'émotion et la consternation dans le monde entier.