Sylvie Dedieu comparaissait devant la cour d'assises de Côte d'Or depuis lundi 16 mars 2015. Elle a été condamnée à 4 ans de prison avec sursis. Le parquet de Dijon avait fait appel d’une décision rendue en septembre 2013 qui l'avait déclarée pénalement irresponsable.
Le verdict est tombé en fin de journée
C'est ce vendredi 20 mars qu'a été rendu le verdict dans l'affaire d'un infanticide présumé commis en 2006 en Saône-et-Loire. Depuis lundi, la cour d'assises de Côte d'Or jugeait en appel cette affaire. Lors des réquisitions, le procureur avait requis 5 ans de prison avec sursis à l'encontre de Sylvie Dedieu.
Rappel des faits
En octobre 2006, l'accusée participe à un mariage dans un petit village de Saône-et-Loire, elle est prise de maux de ventre, se rend aux toilettes et y accouche seule. Victime alors d'une hémorragie, elle est conduite aux urgences.Les médecins constatent qu'elle vient tout juste d'accoucher. Le nouveau-né sera retrouvé quelques heures plus tard sans vie dans une poubelle, à Saint-Martin-sous-Montaigu, en Saône-et-Loire. L'autopsie de l'enfant, de sexe féminin et né à terme, avait révélé une "agonie en raison du confinement, aggravée par l'accouchement traumatique".
Serveuse dans une brasserie, Sylvie Dedieu entretenait alors secrètement depuis 2002 une liaison avec un homme marié et avait subi un avortement en 2004.
Après le procès de septembre 2013, le parquet avait fait appel
L'avocat de la défense avait plaidé l'acquittement pour déni de grossesse.Les six jurés avaient dû déterminer si l'accusée avait eu conscience de son état de grossesse, puis de son acte. Avait-elle donné intentionnellement la mort à son nourrisson ? De nombreux experts s'étaient penchés sur la question.
En première instance, la cour d'assise de Saône-et-Loire l'avait jugée pénalement irresponsable de cet acte, reconnaissant dans cette affaire un déni de grossesse. Le parquet de Dijon avait fait appel de cette décision.
Cette semaine, les jurés dijonnais ont repris toute l’affaire, particulièrement douloureuse. Le procès s'est penché sur la même problématique qu'en 2013, à savoir s'il y avait une réelle intention d'homicide ou non.
Sylvie Dedieu a finalement été condamnée à 4 ans de prison avec sursis. Les faits ont été requalifiés de "meurtre sur mineur" en "privation de soins ayant entraîné la mort", reconnaissant ainsi "l'atténuation de la responsabilité" de l'accusée.
Mme Dedieu, quadragénaire aux cheveux courts, a éclaté en sanglots après l'énoncé du verdict. "On aurait préféré un acquittement mais on reconnaît qu'elle n'a pas voulu faire de mal à l'enfant, elle ne lui a pas porté de coups", a relevé l'avocat de la défense,
Me Dominique Galmiche.
