Une mère, qui avait incendié la voiture où se trouvait sa fillette, comparait devant les assises

En décembre 2010, Béatrice Guido, qui habitait dans l’Yonne, avait incendié la voiture où était enfermée sa fille âgée de trois ans. Son procès s’est ouvert devant la cour d’assises du Loiret lundi 13 avril 2015.

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Béatrice Guido, âgée de 40 ans, est jugée pour assassinat et tentative d'assassinat.
Cette conseillère d’orientation brillante traversait une crise au sein de son couple. Elle avait quitté le domicile conjugal situé à Villeblevin, dans l’Yonne, en emmenant sa fille avec elle.
Elle a erré sur les routes du Loiret avec sa fillette qu'elle a d'abord tenté d'étrangler, avant d'y renoncer.

Au bout de cinq jours durant lesquels elle n'a cessé de boire de l'alcool et n'a pratiquement pas alimenté sa fille, Béatrice Guido dit avoir mis le feu au siège passager pour se suicider.
Mais, au bout d’un moment, elle est sortie de la voiture et a regardé Chloé périr dans la voiture. Le drame a eu lieu sur la route de Lorris à Gien, dans le Loiret.

  • Reportage : Bérénice Du Faÿ, Jean-Pierre Brusseau
  • Montage : Frédéric Marche
  • Intervenant : Pascal Lavisse, avocat de la partie civile

La mère de l'accusée se dit elle-même bipolaire

Les proches de Béatrice Guido ont témoigné à la barre. Ils se reprochent de ne pas avoir été assez vigilants.
La mère de l'accusée a expliqué être elle-même bipolaire, comme sa fille. "Je ne pensais pas que ma fille était atteinte de ça également. Si je ne prends pas mes médicaments, ça va encore plus mal. Toute ma vie, je n'ai jamais été heureuse", a-t-elle témoigné.
"Mon frère est également suicidaire. Ma mère aussi", a-t-elle précisé devant la cour.

Des collègues de travail de Béatrice Guido ont perçu clairement qu'elle souffrait de troubles psychologiques voire psychiatriques. Ils ont décrit des comportements compatibles avec une psychose maniaco-dépressive.
En 2009, la conseillère d'orientation s'était "fortement alcoolisée" lors d'une soirée de fin d'année et une collègue s'était inquiétée de sa santé mentale auprès de leur chef d'établissement, ce qui avait conduit à son hospitalisation en septembre. Elle avait repris son poste en janvier 2010, douze mois avant le drame.

L'accusée est-elle accessible à une sanction pénale?

La mère infanticide sera-t-elle jugée responsable de ses actes ? C'est tout l'enjeu de ce procès. Les avis des experts ne concordent pas tous. Certains d'entre eux estiment cependant que l'accusée est accessible à une sanction pénale, même si ses troubles mentaux et sa personnalité avaient "très profondément altéré le discernement et le contrôle de ses actes". Ils préconisent une injonction de soins et une prise en charge thérapeutique "impérative".

Le verdict est attendu pour vendredi 17 avril. Béatrice Guido encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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