Nucléaire : une cuve de l'EPR présente une anomalie "sérieuse"

La cuve de l'EPR de Flamanville (Manche) a été forgée en partie en Saône-et-Loire, et au Japon. Une anomalie de fabrication "sérieuse" a été détectée, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).


Quel est le problème détecté sur la cuve ?

En réalisant des essais, Areva s'est aperçue que dans certaines zones de la cuve, les valeurs de résilience (capacité du matériau à absorber un choc) s'avéraient plus basses que demandé aux  équipements sous pression nucléaire.

L'ASN, autorité administrative indépendante, a confirmé qu'une "anomalie" avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire de troisième génération construit par EDF et Areva.

"C'est une anomalie de fabrication que je qualifierais de sérieuse, voire très sérieuse, qui de plus touche un composant crucial, la cuve. Autant dire que nous y prêterons toute notre attention", a déclaré Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire, mercredi 15 avril 2015. Il présentait le rapport de l'ASN sur la sûreté nucléaire en France en 2014 à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) devant des députés et des sénateurs.

Reportage de Pauline La Trouïte et Louise Simondet :
Intervenants :

  • Guillaume Bouyt :Chef de la division de Caen - ASN
  • Yannick Rousselet : Chargé du nucléaire chez Greenpeace



Que va devenir cette cuve ?

Le groupe Areva, fabricant de la cuve, doit proposer des essais complémentaires "pour apprécier l'importance de l'anomalie, essayer de la qualifier et de voir quels impacts elle a potentiellement sur la sûreté", a souligné Pierre-Franck Chevet.

Cela représente "un très gros travail de plusieurs mois" pour constituer un dossier. "In fine (...) il ne faudra pas qu'on ait une appréciation positive sur le sujet si on veut pouvoir démarrer, il faudra qu'on ait une conviction forte, une quasi-certitude", a déclaré le président de l'Autorité de sûreté nucléaire. "Il est totalement exclu qu'une cuve puisse rompre, elle doit être conçue pour exclure la rupture", a-t-il pointé.

Pour prendre sa décision, l'ASN s'appuiera sur son équipe de spécialistes, sur les experts de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire). Pierre-Franck Chevet n'exclut pas d'avoir également recours à des experts étrangers. "Je ne préjuge pas de la décision qui sera prise d'aucune manière, compte tenu de l'importance de l'anomalie", a-t-il conclu.

"Au total, la conception et la fabrication des composants lourds du réacteur EPR de Flamanville ont représenté plusieurs centaines de milliers d'heures de travail dans les usines d'Areva en Bourgogne, à Chalon-Saint-Marcel et au Creusot, soit une part importante de la charge de ces usines qui emploient respectivement 850 et 300 personnes", a indiqué le groupe.
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