Plusieurs centaines de salariés de l'Afpa, environ 1.000 selon les syndicats, ont manifesté mercredi à Paris pour demander au gouvernement de pérenniser le financement du premier organisme de formation professionnelle.
A l'appel d'une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SUD, CFE-CGC, CFTC), les manifestants sont partis à 14H00 de la gare Montparnasse, derrière la banderole "Des millions de chômeurs... Financer l'Afpa: un devoir d'Etat". Il y avait une centaine de manifestants bourguignons dans le cortège.
Une délégation devait être reçue à Matignon dans l'après-midi par des représentants du Premier ministre et des ministères du Travail et des Finances, selon les syndicats. "On va leur rappeler que le nerf de la guerre, c'est l'activité: il nous manque entre 80 et 100 millions d'euros pour faire tourner nos plateaux de formation", a déclaré à l'AFP Bruno Peraire, secrétaire général de la CFDT-FPA.
De son côté, son homologue de la CFE-CGC, Alex Souillet, "attend toujours la réponse (du ministre du Travail) François Rebsamen sur le financement de l'Afpa, qu'il devait donner en mars-avril". "On est là pour que l'Etat se souvienne que la formation professionnelle est une de ses obligations selon le préambule de la Constitution", a ajouté Dominique Saint-Araille (FO).
La date de la manifestation n'a pas été choisie au hasard: elle coïncide avec la présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur le dialogue social, qui comprend un article précisant le rôle de l'Afpa au sein du service public de l'emploi: l'organisme "participe à la formation des personnes les plus éloignées de l'emploi et contribue à leur insertion professionnelle".
Mais pour François Duval (SUD), c'est un "voeu pieu": "le texte est très flou et ne précise pas les moyens réservés à l'Afpa". Même tonalité du côté de Guy Boulanger (CGT), qui regrette que les missions de l'Afpa n'y soient "pas exprimées clairement". L'organisme a frôlé la cessation de paiement en 2012, après l'ouverture à la concurrence du marché de la formation en 2009 et le transfert de la commande publique aux Régions.
Recapitalisé in extremis par l'État, il avait lancé une refonte totale de son offre de formation et un "plan de refondation" incluant des réductions d'effectifs et des économies. Malgré cela, l'Afpa se redresse moins vite que prévu: elle a accusé un déficit de 22 millions d'euros en 2014, bien loin de son objectif initial de retour à l'équilibre.