Coup de théâtre et bonne nouvelle pour les étudiants nivernais. Après des années de négociations, le doyen de l'université de médecine de Dijon a annoncé que les étudiants de la Nièvre pourront s'inscrire en première année commune aux études de santé (PACES), à Nevers, dès la rentrée 2020.
C'est enfin une première année de médecine qui sera ouverte à la rentrée 2020, a annoncé le Doyen de la faculté de médecine de Dijon.
Le maire de Nevers, Denis Thuriot, se réjouit de l'annonce via un communiqué sur sa page Facebook. En septembre 2020, les étudiants nivernais pourront s'inscrire en première année de médecine à Nevers.
L'action est menée depuis quelques années
En 2017, le Conseil départemental de la Nièvre demandait la création d'une première année commune aux études de santé (PACES) à Nevers. La demande était appuyée par l'ordre des médecins de la Nièvre ainsi que l'Agence Régionale de Santé (ARS).
Le lundi 27 mars 2017, une déléguation d'élus et de professionnels de santé s'était rendue devant le siège de de l'université de Bourgogne pour "interpeller l'opinion publique".
Les étudiants quittaient la Bourgogne pour l'Auvergne
En 2017, Alain Bonnin, président de l'université de Bourgogne refusait la création d'une PACES à Nevers. "Une telle ouverture ne serait responsable ni pédagogiquement, ni budgétairement."
Mais les lignes ont bougé depuis. La menace de désertification médicale s'étend de plus de plus dans les territoires ruraux. La Nièvre en est notamment victime et dénonce le manque de médecins. Beaucoup d'étudiants décidaient de quitter la région pour s'inscrire à Clermont-Ferrand. Bien souvent, ils ne revenaient pas.
Une vingtaine d'élus de la Nièvre ont manifesté lundi 27 mars 2017 leur mécontentement à Dijon, sur le campus de l'Université. Depuis plusieurs années, les élus nivernais demandent que soit créée dans la Nièvre une PACES, c'est-à dire une Première année commune aux études de santé. Seule l'Université de Bourgogne peut prendre cette décision et pour l'instant elle oppose une fin de non-recevoir aux élus nivernais.
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©France 3 Bourgogne
"Malgré les exonérations fiscales et les primes d'installation, les médecins ne viennent pas. Il faut remettre les médecins en formation sur le territoire." disait Alain Lassus, président du conseil départemental de la Nièvre, en février 2018.
Aujourd'hui, Marc Maynadié, doyen de la faculté des sciences de santé de Bourgogne, confie au Journal du Centre que le régime de concours ayant disparu au profit d'"une première année de type première année de licence, l'ouverture à Nevers d'une première année [de médecine] devient possible."
La première promo prendra ses quartiers à Nevers en septembre 2020
Les étudiants en PACES devraient s'installer sur le site Cobalt, L'InKub ancien site Pittié. Cobalt accueille déjà l'école d'infirmières, d'ergothérapie et bientôt, de kinésithérapie.Tout frais, tout neuf : le flyer pour en savoir plus, à télécharger ici https://t.co/f6esA33yOJ pic.twitter.com/JeRgoQ99rB
— L'INKUB (@LINKUB_NEVERS) June 7, 2016
Les cours seront suivis à distance, grâce à un système de visioconférence. Marc Maynadié assure qu'un contact sera maintenu entre les étudiants et le corps enseignant.
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, des discussions sont en cours entre les doyens des facultés de médecine de Dijon et de Clermont-Ferrand ainsi que le directeur de l'ARS pour la mise en place d'un troisième cycle complet dans la Nièvre.
Les étudiants en médecine réaliseraient donc leur internat, six stages consécutifs de six mois, sur le territoire nivernais. Une démarche qui permettrait aux étudiants d'être présent sur le long terme, de côtoyer de nombreux professionnels de santé et peut-être de s'installer définitivement.