La Confédération générale des sociétés coopératives et participatives (CG SCOP) donne l’alerte. Dans un communiqué publié le 30 novembre, elle s’inquiète de la situation de la plus importante Scop française, et ses 3.800 salariés.
C’est une société coopérative et participative que vous ne connaissez sans doute pas. Pourtant, elle intervient dans toute la France pour installer notamment ici et là, la fibre optique.
Selon la CG Scop, Scopelec est menacé par l’opérateur Orange du “non renouvellement d’un marché d’exploitation et de maintenance des réseaux télécom à hauteur de 150 millions d’euros annuels”. Avec des suppressions de postes à la clé pour cette Scop et ses filiales dont le siège se trouve en Occitanie.
Scopelec, les suppressions de postes possibles région par région
- 580 emplois en région Nouvelle Aquitaine
- 500 emplois en région Occitanie
- 300 emplois en région Bourgogne Franche-Comté
- 200 emplois en région Normandie
- 200 emplois en région Rhône-Alpes
- 80 emplois en région Ile-de-France
- 50 emplois en région Paca
(Source : CG Scop)
En Bourgogne-Franche-Comté, Scopelec est implanté sur 5 sites
Scopelec fait travailler plusieurs centaines de salariés en Bourgogne-Franche-Comté sur plusieurs sites grâce à ses filiales Setelen. La totalité des emplois est menacée. “Dans la région, les sites sont implantés à Toulouse-le-Chateau dans le Jura, Chevigny-Saint-Sauveur en Côte-d’Or, Torcy en Saône-et-Loire, Nevers-Saint-Eloi dans la Nièvre, et Appoigny dans l’Yonne” détaille Fabrice Azevedo, directeur de l’Union Régionale des Scop Bourgogne-Franche-Comté. Dans le Jura, le site compte entre 30 et 40 emplois. “On est sur une question de survie des établissements en Bourgogne-Franche-Comté, et à plus long terme de la Scop” ajoute-t-il. “C’est juste catastrophique pour ce type d’entreprises… l’idée d’Orange est de trouver des sous-traitants moins chers” regrette Fabrice Azevedo. Avec le risque qui s’en suit, des contrats plus précaires.
Orange doit renouveler des contrats en 2022
Selon le journal Le Monde, Scopelec est en passe de perdre deux des trois lots qu’elle détenait, les plus importants, à l’occasion du prochain renouvellement de contrat prévu avec Orange au printemps 2022. Selon Fabrice Azevedo, ces contrats sont destinés à l’exploitation et la maintenance d’infrastructures en réseau fibre, cuivre ou fixe.
“Outre un impact social terrible, cela compromet toute amélioration dans la qualité du déploiement de la fibre optique, un projet stratégique dans toutes les régions de France” dénonce aussi la Confédération générale des Scop alors que le Groupe Scopelec travaille depuis près de 50 ans aux côtés d’Orange.
“Orange met à mal le modèle social français”
La CG Scop met en avant le modèle social durable et innovant de Scopelec où 74,8 % du capital social est détenu par les salariés de Scopelec SA dont l’ancienneté est importante. Le secteur des télécommunications est marqué par le recours de plus en plus important à la sous-traitance auprès d’auto-entrepreneurs et de travailleurs détachés, déplore la confédération pour qui “précariser socialement et économiquement la filière n’est pas compatible avec l’enjeu pour la France d’étendre l’infrastructure numérique du pays.”