Affaire Christelle Maillery : les familles témoignent au 4e jour du procès en appel de Jean-Pierre Mura

Ce mardi 21 juin 2016, la soeur de la victime et le frère de l'accusé se sont succédé à la barre. La première a partagé son émotion et sa colère, interpellant Jean-Pierre Mura. Le second, hésitant, a été longuement interrogé par la présidente, sans pour autant se montrer très bavard. Compte-rendu.

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Elle est arrivée à la barre avec quelques notes, et des sanglots bien difficiles à contenir. Delphine Pichon, la petite soeur de Christelle Maillery (tuée de 32 coups de couteau dans une cave du Creusot le 18 décembre 1986), ne s'attendait pas forcément à témoigner ce mardi 21 juin, mais elle a été appelée en fin de matinée par Madame le président de la cour. Comme lors du premier procès à Chalon-sur-Saône il y a un an, elle a raconté son histoire. Celle d'une petite fille de 9 ans à qui l'on enlève sa grande soeur, "qui croquait la vie à pleines dents, qui me protégeait" dit-elle. L'histoire ensuite, d'une famille qui implose, où chacun s'isole pour surmonter sa peine et son incompréhension. 

Delphine Pichon, la demi-soeur de Christelle Maillery (juin 2015 à Chalon-sur-Saône). © France 3 Bourgogne

A la barre, elle rend hommage à sa soeur disparue, et trouve la force, malgré l'émotion, de s'adresser directement à l'accusé : "Monsieur Mura, comment pouvez vous sourire quand vous regardez les images de la reconstitution de votre visite dans la cave ? C'est inacceptable d'entendre toutes vos contradictions, et ça me fait froid dans le dos quand je vous entends dire que vous étiez au courant qu'une famille avec des jeunes filles s'était installée à la Charmille..." "J'ai rien à dire", répond d'un air détaché, debout dans son box, un impassible Jean-Pierre Mura, le regard dans le vague. Ce dernier ne change pas de version, ni d'attitude. Aussi improbable que cela puisse paraître, au fil des témoignages, il continue à soutenir n'avoir jamais connu Christelle Maillery, pas même de vue, lui qui fréquentait pourtant le quartier de la Charmille très régulièrement.


Le grand frère de Jean-Pierre Mura a la mémoire qui flanche


Dans l'après-midi, c'est cette fois le grand frère de l'accusé, Joseph Mura, qui se présente devant la cour. De 5 ans l'aîné de Jean-Pierre, c'est lui qui a eu la responsabilité de la famille après le décès de leur mère. En protecteur taiseux, à sa manière, il ménage donc son cadet, consciemment ou pas. Aux nombreuses relances de la cour, il ne répond que par bribes, ne se souvient plus, garde le silence. Il faut lui rappeler ses déclarations passées pour faire (enfin) resurgir les doutes qu'il a confiés aux enquêteurs sur la culpabilité de son frère dans cette affaire. Mais aussi pour le faire parler des carnets que tenait Jean-Pierre Mura, dans lesquels il notait "ses délires personnels", et "toute information utile sur le meurtre de Christelle"... Des carnets détruits plus tard par Joseph, le grand frère protecteur, décidément pas très causant cet après-midi. 

Au terme d'une quatrième journée d'audience longue et chargée en émotions, chaque famille est repartie de son côté. Avec ses attentes, et ses doutes légitimes. Mercredi 22 juin, les témoignages d'experts et des anciennes compagnes des frères Mura, permettront de se pencher sur leurs lourds problèmes psychologiques. Et, bien sûr, sur la schizophrénie de l'accusé, qui s'est révélée en 1990. Quelques années après le meurtre sauvage de la petite Christelle, au Creusot.

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