On évoque le chiffre d'un suicide tous les deux jours en France chez les agriculteurs. En Haute-Saône, Patrice Perrier témoigne pour que d'autres ne commettent pas l'irréparable. Confrontés aux difficultés, il a voulu un jour en finir.
Les agriculteurs ont un rude métier. Celui du vivant, celui d'homme qui nourrissent d'autres hommes. Mais certains sont parfois confrontés à l'engrenage, la descente et parfois le passage à l'acte.
C'est ce qui est arrivé à Patrice Perrier, agriculteur installé à Recologne-les-Rioz en Haute-Saône.
Après avoir repris l'exploitation de son père, les vaches et le travail des céréales, sa ferme est vendue aux enchères en 2016. Il redémarre, espère s'en sortir. Jusqu'au burn-out à force de se démener pour tenir à flot son exploitation. En mars 2018, Patrice Perrier a craqué. Dans sa ferme, il s'est pendu. Sa famille l'a découvert à temps. L'agriculteur de 39 ans s'en sort, vivant. Il bénéficie d'un suivi médical. Il espère bien rebondir, repartir de l'avant et surtout que son histoire serve à d'autres
En 2011, la prévention du suicide a été annoncée « grande cause nationale 2011 ». Le ministre en charge de l‘Agriculture, Bruno Lemaire a confié à la caisse centrale de la MSA la mise en oeuvre d’un plan national d’actions contre le suicide en milieu agricole.
Trois fois plus de risque de suicides chez les agriculteurs
Une étude réalisée auprès des exploitants sur la période 2007/2008/2009 analyse l’excès de décès par mort violente, en particulier par suicide.
Chez les agriculteurs, le constat est un risque de décès par suicide trois fois plus élevé pour les hommes et deux fois plus élevé pour les femmes que pour les autres professions.
De 2007 à 2009, 485 suicides ont été identifiés en France parmi les agriculteurs.
Un numéro pour les agriculteurs au bord du suicide
Au 09 69 39 29 19, le numéro d'Agri'écoute, les écoutants sont des psychologues cliniciens diplômés.
Les appels sont reçus 24 heures sur 24 et 365 jours par an.