Le gouvernement va annoncer mardi 4 octobre 2016 un plan pour l'ensemble des filières agricoles en difficulté.
Pourquoi un nouveau plan d'aide est-il lancé ?
"Un plan sera présenté pour l'ensemble des productions, en particulier les productions céréalières", avait indiqué Stéphane Le Foll lors du Salon international de l'élevage à Rennes (Space) jeudi 15 septembre 2016. Il avait précisé qu'il était en train de calibrer des mesures de garanties publiques pour aider à refinancer les exploitations en difficulté, avec également les banques et la Banque publique d'investissement (BPI) pour que "chacun joue son rôle"."Cette année, on aura commencé le printemps avec des inondations, on aura débuté le mois de septembre avec la sécheresse, et on se retrouve encore avec des pluies extrêmement importantes qui ont provoqué des inondations", avait rappelé le ministre. Ces intempéries ont conduit à "des baisses de rendement jamais vues depuis une trentaine d'années" chez les céréaliers. De fait, la production française aura chuté de 30,3% cette année par rapport à 2015, à 28,47 millions de tonnes de blé tendre. Un recul historique qui va faire perdre à la France cette année son titre de premier exportateur de blé en Europe.
Le plan annoncé sera présenté mardi 4 octobre conjointement avec le Premier ministre. Manuel Valls devrait donner la primeur de l'annonce des mesures aux syndicats d'agriculteurs vers 9h30, en présence des banques, avant de les présenter à la presse.
Quelles sont les mesures d'aide attendues pour les éleveurs ?
Une partie des mesures concernera également les filières d'élevage. Le ministre de l'Agriculture a indiqué qu'il travaillait sur un fonds de garantie public, qui permettra aux agriculteurs de se refinancer auprès des banques à des taux intéressants, avec le soutien de la banque publique Bpifrance et de la Société interprofessionnelle artisanale de garantie d'investissements (Siagi). Cette mesure est demandée depuis plusieurs mois par le premier syndicat agricole, la FNSEA.
Le Crédit Agricole a déjà annoncé mettre à disposition une enveloppe de 5 milliards d'euros pour que ses clients agriculteurs en difficulté puissent demander des prêts de trésorerie ou de fonds de roulement à un taux maximum de 1,5%. L'Etat viendrait en garantie de ces prêts, a assuré la banque.
Le gouvernement a déjà adopté un premier plan de soutien à l'élevage français en juillet 2015, renforcé en septembre puis en janvier, qui comprenait des mesures pour un montant de 700 millions d'euros, auxquels se sont ajoutés 63 millions venant de l'Union européenne. Ce plan a permis de traiter l'an dernier 45 000 dossiers, mais le ministère estime que 80 000 à 100 000 exploitations ont aujourd'hui besoin d'être refinancées, faute de trésorerie.
Le monde agricole attend aussi l'annonce d'un accompagnement des agriculteurs en difficulté vers une pré-retraite ou une reconversion.
La Bourgogne n'est pas épargnée par la crise agricole
Dans l'Yonne, par exemple, la situation est jugée catastrophique.
Plusieurs centaines d'exploitations étaient déjà en difficulté avant les inondations de ce printemps qui ont encore dégradé la situation. Aujourd'hui, le président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne estime les pertes à plus de 320 millions d'euros. Toutes les filières agricoles sont touchées : le blé, le colza, l'orge, le lait, la viande bovine, la viticulture.
En Côte-d'Or, il y a quelques jours des agriculteurs ont déversé du fumier, du compost ainsi qu'un chargement d'oignons sur la chaussée devant la préfecture et l'hôtel de région. Ils réclament une aide de sortie de crise à hauteur 20 millions d'euros à la région Bourgogne-Franche-Comté. C'est le montant des pertes estimées pour l'année 2016 par les agriculteurs de Côte-d'Or.