Amazon va rouvrir ses entrepôts français à partir du 19 mai

L'entreprise a un entrepôt à Sevrey, en Saône-et-Loire. Il devrait pouvoir rouvrir à compter du 19 mai comme les autres sites du groupe en France. Ils étaient fermés depuis la mi-avril.

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Amazon va rouvrir progressivement ses six entrepôts logistiques en France, dont celui de Sevrey en Saône-et-Loire. L'entreprise américaine a conclu un accord avec les syndicats pour reprendre le travail en sécurité. Les employés avaient été renvoyés chez eux le 16 avril en pleine épidémie de coronavirus suite à deux décisions de justice. 

"Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO et SUD et la direction d'Amazon viennent de s'accorder sur les conditions de reprise de l'activité des six entrepôts implantés sur notre territoire, à partir du 19 mai", ont annoncé triomphalement les syndicats, avant même que l'entreprise ait communiqué. Amazon a confirmé pour sa part finaliser "actuellement des discussions avec les représentants du personnel et les Comités sociaux et économiques de l'entreprise [des] sites" en vue d'une "réouverture progressive des centres de distribution à partir du 19 mai".

La justice enjoignait Amazon à procéder à une évaluation des risques liés au coronavirus avec les représentants du personnel. Elle pointait des manquements de sécurité, notamment dans les vestiaires ou aux portiques d'entrée et surtout demandait à Amazon de consulter les représentants du personnel et non d'imposer unilatéralement des mesures.
 
Selon les syndicats, "la reprise sera progressive. Elle se fera sur le principe du volontariat, avec des mesures incitatives". Les modalités précises de cette reprise, notamment la "montée en charge" du nombre de salariés appelés à travailler dans les entrepôts doit être finalisée lundi lors de CSE (comités sociaux et économiques).

Laurent Degousée de Sud Commerce, premier syndicat chez Amazon, a salué vendredi une "deuxième victoire pour les 11.000 salariés après la victoire des deux jugements, en première instance et en appel, qui ont permis de les mettre à l'abri du virus".

La Cour d'appel de Versailles avait confirmé le 24 avril l'ordonnance du 14 avril qui imposait à Amazon de procéder à une évaluation des risques professionnels liés à l'épidémie de Covid-19, et lui demandait en attendant à se limiter à des produits essentiels (informatique, santé, nutrition, épicerie ...) sous astreinte de 100.000 euros par infraction.
 

Transformer l'essai

Le géant du commerce en ligne, jugeant impossible de se plier à cette contrainte sans risquer d'infraction, avait préféré fermer ses entrepôts, tout en poursuivant les livraisons depuis ses plateformes à l'étranger et certains sites français non concernés par l'injonction. Les salariés des entrepôts restaient payés à 100% par l'entreprise, le gouvernement français ayant refusé de les prendre en charge au titre du chômage partiel car la situation ne résultait pas selon lui de la crise du Covid-19, mais d'une injonction de justice.

Dès lors, une sorte de bras de fer semblait engagé entre Amazon, le gouvernement français et les syndicats, dont l'accord intervenu vendredi marque la sortie. "C'est le bout du tunnel, j'avoue que je n'y croyais pas", a réagi Laurent Degousée de Sud-Commerce, à l'origine des plaintes devant la justice.

Pour la CFDT, "la reprise d'activité dans les conditions demandées par les organisations syndicales marque la reconnaissance par Amazon de la légitimité des représentants du personnel. Elle lui démontre l'utilité du dialogue social pour l'efficacité économique en sécurité".

Dans une allusion à la réticence légendaire du géant du commerce en ligne à négocier avec les syndicats, la CFDT estime même que "l'évolution positive de cette négociation est une étape importante dans l'acculturation de cette entreprise à notre pays, à ses règles, et aux exigences de la CFDT pour un monde du travail vivable et digne."

Reste à transformer l'essai: il aura fallu deux décisions de justice et la fermeté du gouvernement pour amener Amazon à s'entendre avec les organisations syndicales. Pour la CFDT, "cet accord ne doit pas être l'exception d'une crise mais l'amorce d'un dialogue social durable et loyal".
 
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