Après 150 ans de fouilles, le mystère plane toujours sur la cité gauloise de Bibracte

Bibracte, ancienne capitale gauloise, a vu le jour en Bourgogne il y a 2 000 ans. Le site fait l’objet de fouilles intensives. Les archéologues explorent, encore et toujours, une cité qui n'en finit pas de livrer ses secrets depuis le début des fouilles, il y a 150 ans.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Une cité gauloise au coeur de la Bourgogne

"Bibracte n'est pas un village gaulois mais une véritable ville", à une échelle bien supérieure à celle du "village d'Astérix", explique Vincent Guichard, le directeur des lieux. Cette place forte au sommet du mont Beuvray a pu compter jusqu'à 10 000 habitants. De là, le peuple des Eduens dominait un immense territoire s'étirant de la Loire à la Saône.

On y entre aujourd'hui par une porte ouverte dans les fortifications, reconstruite à partir du modèle d'origine. Puis une route à flanc de colline serpente vers le sommet. L'herbe d'un immense vallon a recouvert, en contrebas, ce qui était un quartier de la ville et ses centaines de maisons.

Au milieu d'une clairière, la montagne a été creusée, découvrant une terrasse consolidée par un "murus gallicus" (construction gauloise que l'on croyait jusqu'ici réservée aux fortifications) : un mur de terre et de pierres renforcé par une armature de poutres de bois.

L'endroit était-il "un lieu de réunion", "des sortes de grands greniers où l'on stockait les céréales" ou bien un "lieu de foire ou de commerce"?

Les hypothèses ne manquent pas mais le mystère reste entier, admet Philippe Barral, professeur d'archéologie à l'université de Franche-Comté, qui cherche à Bibracte des traces "de réalisations un peu emblématiques de ce qu'est une ville à cette période". Cette terrasse, "c'est la découverte importante de ces dernières années", résume-t-il.

"Bibracte, une ville gauloise dans le Morvan" : revoir l'émission Pourquoi Chercher Plus loin diffusée sur France 3 Bourgogne


Jules César a séjourné à Bibracte


Des maisons de style gaulois, des ateliers d'artisans mais aussi des villas et édifices romains : couche après couche, les archéologues décryptent l'histoire d'une ville fortifiée (un oppidum en latin) fondée à la fin du IIe siècle avant notre ère.

Jules César, impressionné par les remparts gaulois, y a même séjourné pour y écrire ses fameux Commentaires sur la Guerre des Gaules.

Les Eduens, alliés de Rome, abandonneront finalement la ville pour construire une nouvelle capitale dans la vallée, sur la voie romaine : Augustodunum, devenue aujourd'hui Autun, en Saône-et-Loire. "Une ville totalement gréco-romaine", explique le directeur Vincent Guichard.

Bibracte, l'ancienne place forte, est tombée dans l'oubli durant des siècles, jusqu'à ce qu'un notable de la région, Jacques-Gabriel Bulliot, commence en 1867 la première campagne de fouilles systématiques avec le soutien financier de Napoléon III.



Des techniques de fouille qui évoluent sans cesse


Les fouilles, interrompues à l'époque de la Première Guerre mondiale,  reprennent en 1984. A l'époque, "on imaginait faire un chantier de longue durée... qui allait peut-être durer jusqu'à 1990", s'amuse Vincent Guichard.

Sauf que les archéologues n'ont cessé de découvrir de nouvelles parties de la ville, qui s'étendait sur 200 hectares - sans compter les faubourgs - dont seule une quinzaine a été explorée par les chercheurs.

Mais les techniques "évoluent à une vitesse phénoménale en ce moment et sont extrêmement productives, ce qui nous permet de faire de l'archéologie à grande échelle", précise le directeur : les prospections géophysiques, sortes de "radios" du sol, permettent de repérer ce qui se trouve enterré et de savoir où fouiller.

Explorer l'ensemble du site avec ces nouvelles techniques prendra 50 ans, estime l'archéologue tchèque Petra Golanova, de l'université de Brno, qui vient chaque année passer une parcelle au peigne fin avec ses étudiants. Quant aux fouilles, "ça ne sera jamais (fini), c'est une superficie énorme!", lance-t-elle.

Classé aux Monuments historiques depuis 1988 et ouvert au public, Bibracte n'est pas prêt d'être déserté par la cohorte d'archéologues et les légions de touristes qui viennent chaque année de toute l'Europe.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information