Sécheresse : la Bourgogne-Franche-Comté est à nouveau menacée par des restrictions d’usage de l’eau

Vous pensez qu'après les fortes pluies de l'autome et de l'hiver, nous éviterons sécheresse et restrictions d'eau cet été ? Vous avez tort ! En Bourgogne-Franche-Comté, contrairement aux autres régions françaises, les réserves en eau sont anormalement basses pour un mois d'avril.

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C'est toujours pareil, la météo ! Quand on subit pendant des semaines des averses de pluie, on essaie de se consoler. Au moins, on n'aura pas une nouvelle sécheresse l'été prochain.

Météo France a classé l'automne 2019 parmi les cinq les plus arrosés sur la période 1959-2019. Malheureusement, la météo pluvieuse que nous avons subie appartient déjà au passé :


Il y a eu beaucoup de précipitations en décembre, mais pas tant que ça en janvier et février, et les dernières pluies importantes datent de début mars. Depuis, le temps est sec,


précise Clément Doney, hydrogéologue au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Cet organisme public est financé pour l'essentiel par le ministère de l'environnement et par celui de la recherche. Parmi ses missions, il y a la protection de la ressource en eau, en qualité et en quantité.
 

Une infime quantité d'eau de pluie dans le sous-sol


La météo de ces dernières semaines n'est pas une bonne nouvelle pour la ressource en eau. Pour tout comprendre, on vous emmène suivre Madame Pluie.

Seule une petite quantité d'eau tombée du ciel alimente la "nappe phréatique". C'est une nappe qui se trouve à faible profondeur. C'est là que nous puisons l'eau potable. La partie la plus importante des pluies ruisselle et rejoint les cours d’eau. L'autre stagne, absorbée par le sol. En résumé, c'est compliqué de conserver de l'eau dans le sous-sol. Et c'est encore pire avec le retour des beaux jours :
 

Dès que la végétation reprend ses droits, il y a en plus une grosse partie de l'eau qui est pompée par les plantes, sans compter l’évaporation dûe à la chaleur du soleil. Les nappes phréatiques sont rechargées d’octobre à avril, ensuite les pluies sont peu efficaces,
 

complète Clément Doney. Il reste donc moins d'un mois de période "efficace" pour recharger les réserves en eau.
 

La Bourgogne-Franche-Comté dans la moyenne basse



Mauvaise surprise pour la Bourgogne-Franche-Comté : contrairement à la plupart des autres régions françaises, où les voyants sont au vert ou au bleu, chez nous, c'est jaune. Synonyme de nappes phréatiques dont le niveau est dans la moyenne basse, comme l'indique cette carte éditée par le BRGM, début mars :
 


Les données enregistrées par le BRGM début avril confirment la tendance à la baisse des réserves en Bourgogne-Franche-Comté, déjà constatée en mars :
 




Alors, comment une région de l'est de la France, réputée pour faire partie des plus arrosées du pays, peut-elle en arriver là ? L'explication est dans la constitution du sol et du sous-sol :
 

Il y a des aquifères (couches de roche ou de terrain perméable et poreux) qui ont de gros réservoirs, un peu comme une baignoire, d’autres plus réduits, un peu comme un verre d’eau. Leurs réactions sont différentes face aux variations météorologiques,


explique Clément Doney. Pas de chance, chez nous, c'est plutôt verre d'eau :
 

En Franche-Comté, ce sont des calcaires très fracturés, avec des galeries souterraines. Les pluies s’écoulent vite, s'infiltrent rapidement. Les niveaux augmentent rapidement, mais dès que les pluies cessent, les niveaux s’abaissent rapidement aussi.



En Bourgogne, les nappes sont davantage "alluviales". Les alluvions sont des sédiments de sable, de vase, d'argile ou de graviers, dans le lit des cours d'eau. Dans ces nappes alluviales, les niveaux d’eau augmentent très vite quand il pleut, et diminuent tout aussi rapidement en période sèche. Autre constitution du sol et du sous-sol, mais conséquence similaire !


Maigre consolation, selon Clément Doney :
 

On a eu une meilleure recharge des nappes qu’en 2019, mais à cause de l’accumulation de trois sécheresses en quelques années, suivies de recharges moyennes, les niveaux restent bas



Difficile de prédire la suite. Mais la période estivale va bientôt commencer. Sauf pluies abondantes dans les prochains mois, le scenario des restritions d'eau pourraient revenir en 2020.
 

Un réchauffement climatique de + 4° C  en Bourgogne Franche-Comté


Les prévisions climatiques à long terme vont dans le même sens. Sur la base des relevés de températures des 60 dernières années, Météo France a établi des prévisions régionales de l'évolution du climat.
Pour la Bourgogne Franche-Comté :
 
  • Le réchauffement de la température moyenne atteindrait + 4 ° C à l'horizon 2071.
  • Peu d’évolution des précipitations annuelles au XXIe siècle, mais des contrastes saisonniers
  • Poursuite de la diminution du nombre de jours de gel et de l’augmentation du nombre de journées chaudes
  • Assèchement des sols à la fin du XXIe siècle en toute saison
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