Lors d'une conférence de presse, l'Agence Régionale de Santé a fait un point, assez alarmant, sur l'accès à la médecine dans le département de l'Yonne.
L'Agence Régionale de Santé a alerté ce vendredi 21 octobre les professionnels de santé et les collectivités territoriales sur le désert médical de l'Yonne. Le département se situe sous la moyenne nationale (77 médecins pour 100 000 habitants) et sous la moyenne régionale (66 médecins pour 100 000 habitants) avec seulement 58 médecins pour 100 000 habitants. Un nombre en chute libre depuis 2007 : -20 %.
Ces statistiques sont calculées en fonction de l'APL : l'Accessibilité Potentielle Localisée, une densité médicale "améliorée" tenant compte de l’offre et de la demande des communes environnantes, du niveau d’activité des médecins en exercice, des besoins de soins des populations, du temps d’accès à un médecin généraliste.
"inciter les médecins libéraux, en particulier les plus jeunes, à exercer dans les territoires manquant de professionnels"
En plus de cette nouvelle mise en lumière, l'ARS a listé une série de mesures pour inciter "les médecins libéraux à exercer dans les territoires manquant de professionnels". Parmi elles :
- la formation et l’accueil des étudiants en médecine : à partir du 1er novembre 2017, la possibilité de développer les stages d’internat en médecine de ville et une nouvelle organisation plus générale du troisième cycle des études médicales,
- les apprentis vont être choyés avec une maison des internes, installée à Avallon avec l’appui de l’ARS courant 2018 et à Joigny courant 2017,
- l'amplification des aides à l’installation de nouveaux médecins (des conventions par l’Assurance maladie accordées aux professionnels qui s’installent sur les zones éligibles, des aides du Pacte Territoire Santé, et des aides à l’installation proposées par les collectivités territoriales),
- la mise en place de la télémédecine qui concernera 50 maisons de santé dans la région,
- et plus largement, des "projets médicaux territoriaux", développés dans le cadre de groupements hospitaliers de territoire.
Et dans le reste de la Bourgogne ?
La Nièvre a, elle aussi, connu un fort recul dans le nombre de médecins installés : -16% depuis 2007. Le Conseil National de l'Ordre des Médecins considère la région comme l'une des plus en difficulté : "Les territoires de la façade Atlantique, Rhône-Alpes et les territoires frontaliers (Nord, Est) voient leurs effectifs [de médecins généralistes] augmenter quand d’autres territoires allient densité faible et manque d’attractivité tels que le Centre, la Bourgogne… qui sont de plus en plus en souffrance »Visionner la carte en plus grand et rechercher sa ville.
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