Assassinat de La Clayette : "il y a des similitudes avec l’affaire Jacqueline Sauvage" pour l’avocate de la suspecte

L'avocate de la femme mise en examen pour l'assassinat de son mari à La Clayette (Saône-et-Loire) était l'invitée du JT de France 3 Bourgogne, jeudi 11 octobre. Nathalie Tomasini est connue pour avoir été une des avocates de Jacqueline Sauvage.

La cour d'appel de Dijon a rendu mercredi 11 octobre sa décision : Valérie, mise en examen pour l'assassinat de son mari en Saône-et-Loire, reste libre. Placée en détention provisoire en octobre 2017, elle avait été remise en liberté en septembre, mais le parquet avait fait appel de cette décision.

Son mari, un homme d'une soixantaine d'années était porté disparu depuis plus d'un an lorsque son corps a été découvert enseveli dans le bois d'une propriété privée de La Clayette, en Saône-et-Loire, . Valérie, âgée alors de 36 ans, avait reconnu les faits.

La femme de 37 ans est défendue par Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. Les deux avocates ont défendu Jacqueline Sauvage, accusée du meurtre de son mari, condamnée à 10 ans de prison puis finalement graciée par François Hollande. L'affaire de La Clayette rappelle la très médiatisée affaire Jacqueline Sauvage. Valérie explique être passée à l'acte à la suite des violences de son mari et avoir été contrainte de se prostituer.


Regardez en replay l'interview de Nathalie Tomasini dans le JT de France 3 Bourgogne.
 


C’est une première victoire pour vous ?

C’est une première victoire. Nous sommes à la fois très émues par cette décision. Et satisfaites car les magistrats semblent avoir été à l’écoute et sensibles aux conclusions des experts judiciaires que nous avons développées à l’audience. Les experts judiciaires dont nous avons cruellement manqué dans le cas de l’affaire Sauvage. Ils ont retenu la notion d’emprise, dont était victime Valérie durant toute sa vie, et la notion de syndrome de femme battue et de post-traumatisme psychologique sévère.

Qui est votre cliente ?

C’est une jeune femme, âgée aujourd’hui de 37 ans. Comparativement à Jacqueline Sauvage, ce n’est pas du tout la même personnalité. Elle a été abusée sexuellement par son mari à l’âge de 12 ans. Par la suite, elle va épouser cet homme car elle tombera enceinte de ses nouvelles manœuvres et agressions sexuelles. Elle aura quatre enfants avec ce dernier. Elle vivra une vie de souffrance, à la fois de violences physiques, psychologiques, et sera également prostituée par ce dernier.
 

Avait-elle alerté de cette situation avant d’en venir à l’irréparable ?

Elle a tenté de le faire, ses enfants aussi. Rien n’a été engagé car la réception qu’ils ont eue auprès des commissariats et des officiers de police judiciaire a été vaine. Ces derniers n’ont pas reçu l’accueil qu’ils auraient souhaité. On leur a simplement dit qu’il y aurait peut-être un éloignement du mari violent. Ils ont estimé qu'il les retrouverait toujours et qu’ils seraient alors en danger de mort permanent et véritable.

Vous avez été l’avocate de Jacqueline Sauvage. Est-on dans une affaire de ce type ? Est-on dans le procès des violences conjugales ?

Bien évidemment. Il est évident que les débats devant la cour d’assise porteront sur les notions que nous avons toujours retenues et soulevées : la notion d’emprise et la notion de syndrome de femme battue. Sans préjuger de nos arguments de défense, on peut dire qu’il y a tout de même des similitudes avec l’affaire Jacqueline Sauvage. C’est une nouvelle fois une femme qui vivait dans un foyer conjugal. On ne pouvait pas imaginer qu’elle vivait un tel enfer. Pourtant, c’était le cas.


Découvrez également notre résumé des faits.
 
Le reportage d'Elsa Bezin et Dalila Iberrakene
Intervenante :

  • Maître Nathalie Tomasini, avocate de Valérie B
 
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