Une association souhaite l'inscription des langues anciennes au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Elle a lancé un manifeste national ce samedi 30 mars lors d'un colloque en présence du ministre de l'Éducation nationale.
Une association d'Autun (Saône-et-Loire) a lancé samedi un manifeste national pour demander l'inscription des langues anciennes au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, lors d'un colloque auquel participait le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
"Il nous a paru indispensable de vouloir préserver enseignement du latin et du grec, qui sont les racines de la langue française et de l'Histoire européenne", explique Vincent Merkenbreack, président de l'association Human-Hist, à l'origine du manifeste.
Celui-ci a été lancé à l'ouverture du deuxième Rendez-vous international des langues anciennes organisé jusqu'à dimanche à Autun, où 80 chercheurs et universitaires français et étrangers participent à des conférences et tables-rondes, parfois en latin ou grec ancien. "C'est aussi l'occasion de montrer au public l'étendue et la vitalité des langues anciennes", ajoute Vincent Merkenbreack.
Venu assister au colloque samedi matin, Jean-Michel Blanquer a vu dans le lancement de ce manifeste "un moment essentiel et emblématique" pour la défense des langues anciennes, qui sont "la sève vivante de notre langue". "Le grec et le latin ne sont ni désuets ni élitistes et ils doivent être promus", a affirmé le ministre, en exprimant son soutien à leurs enseignants qui sont des "transmetteurs de valeurs".
2 000 ans d'enseignement à Autun
Parmi les participants au colloque, Fanny Noël, professeure de lettres classiques à Douai (Nord), se dit "très favorable" à la protection des langues anciennes car "le combat pour justifier l'intérêt" de leur enseignement est "quotidien".À ses côtés, André, 13 ans, élève de seconde à Beaune (Côte-d'Or), voue une véritable passion au latin et au grec qui aident à "connaître le passé, comprendre le présent et expliquer le futur", explique-t-il.
Le lancement du manifeste à Autun ne tient pas du hasard : le latin et le grec y bénéficient d'un enseignement ininterrompu depuis 2 000 ans, selon Vincent Merkenbreack, coauteur du manifeste. "L'élément déclencheur a été la découverte, en 2011, des Écoles Méniennes d'Augustodunum (l'ancienne Autun) qui furent au Ier siècle après Jésus-Christ la plus grande université de Gaule romaine", souligne l'archéologue.