La Côte-d’Or, la Saône-et-Loire et la Nièvre font partie des 58 départements français touchés par la présence du moustique tigre en cet été 2020. Quels réflexes adopter ? Comment le reconnaître ? De quelles maladies est-il vecteur ?
Le moustique tigre est bien présent en Bourgogne. Dans la région, trois départements sont concernés. Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, ce moustique est "implanté et actif" en Côte-d’Or, en Saône-et-Loire et dans la Nièvre.
Installée depuis de nombreuses années dans les territoires ultra-marins, cette espèce s’est développée de manière significative en métropole depuis 2004.
1. Comment reconnaître un moustique tigre ?
Le moustique tigre n’a pas volé son nom. Il est surnommé ainsi pour ses zébrures sur son corps, et sa ligne blanche sur le thorax, indique l’Agence régionale de santé. Mais ce n’est pas le seul moustique zébré. Pour le reconnaître, l’ARS met en avant plusieurs caractéristiques : il est petit (5mm), a des rayures noires et blanches (pas jaunes) sur le corps et les pattes, il pique le jour et sa piqûre est douloureuse.
Si vous pensez en avoir vu un, vous pouvez le signaler sur www.signalement-moustique.fr. Un questionnaire vous permettra d’être certain qu’il s’agit bien d’un moustique tigre.
2. Où est-il présent ?
Cette espèce est particulièrement adaptée à l’environnement humain. Il se développe notamment dans des zones péri-urbaines. Mais également dans des zones urbaines très denses. Selon l’ARS, il peut être présent et proliférer là où l’eau peut stagner : vases, pots, rigoles, gouttières, rigoles, bidons…Sa période d’activité dans l’hexagone s’étale du 1er mai au 30 novembre.
3. Comment se protéger des piqûres ?
Comme pour de nombreux moustiques, vous pouvez vous protéger des piqûres avec des gestes simples. D’abord, porter des vêtements longs et se protéger les pieds et les chevilles, conseille par exemple la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes.Les insecticides peuvent également éloigner les moustiques tigres. Vous pouvez par exemple imprégner vos vêtements d’un insecticide répulsif.
Chez vous, il est possible d’utiliser des moustiquaires aux portes et fenêtres. La climatisation peut aussi les repousser : ces moustiques n’aiment pas les endroits frais.
4. De quelles maladies est-il porteur ?
La dengue, le chikungunya et le zika peuvent être transmis par le moustique tigre. Même s’il n’est pas porteur en lui-même du virus, il peut transmettre ces maladies s’il a déjà piqué une personne infectée. Depuis 3 ans, une épidémie de dengue sévit par exemple sur l'Ile de la Réunion.Il n’y a néanmoins pas d’épidémie concernant ces maladies ni en Bourgogne ni en France métropolitaine, précise l’ARS.
En savoir plus sur ces trois maladies, appelées arboviroses.
5. Peut-on éviter sa prolifération ?
Oui, c’est possible. En clair, il faut éliminer ses lieux de vie et ses lieux de pontes, conseille l’ARS. Car utiliser simplement des insecticides ne les éliminent pas durablement.Vous pouvez donc réduire ou éliminer les endroits où l’eau stagne :
- Vider (une fois par semaine) coupelles et soucoupes sous les pots de fleurs, gamelles des animaux, replis des bâches, seaux, pieds de parasol…
- Couvrir les récupérateurs d’eau
- Ranger (à l’abri de la pluie) les jouets, brouettes, seaux, arrosoirs
- Entretenir les gouttières, rigoles et chenaux
- Jeter déchets et pneus usagés
- Créer un équilibre dans les bassins d’agréments : les poissons mangent les larves de moustique
6. Son implantation en Bourgogne est-elle nouvelle ?
Pas vraiment. Elle ne date pas de cette année. Selon une carte du ministère des Solidarités et de la santé, le premier département bourguignon qui a été touché est la Saône-et-Loire, dès 2014. En 2018, deux autres ont été rajoutés : la Nièvre et la Côte-d’Or. En Bourgogne, seul l'Yonne y échappe. En Franche-Comté, aucun département n’est concerné.7. Que mettent en place les préfectures en Bourgogne ?
La préfecture de Côte-d'Or a mis en place en 2019, pour la première fois, d'un plan de lutte contre les arboviroses, les maladies transmises par le moustique tigre. Dans la Nièvre, un plan départemental est également mis en place. En Saône-et-Loire, il est en place depuis 2015.Ce plan a trois grands axes :
► la surveillance et la lutte contre le moustique tigre vecteur de maladies : l'objectif, observer l'implantation géographique de l'espèce dans le département.
► la détection des cas humains de maladies de dengue, de chikungunya et de zika : l'ARS, en charge de cette surveillance, s'appuie sur les médecins, les biologisteset le grand public.
► une sensibilisation du public : afin de limiter l'implantation du moustique tigre dans le département, la préfecture compte sensibiliser le public sur les bonnes pratiques à avoir.
Revoir le revoir de 2019 de Sylvain Bouillot, Christophe Gaillard, Emmanuel Picaut, Marc Ploncard et Hugo Piguet en 2019
- Rémi Foussadier , entomologiste à l’entente interdépartementale Rhône-Alpes